C’est dans la commune du Port, à La Réunion, que s'est tenue la 3ème Biennale Internationale d'Architecture Tropicale (BIAT) ce mardi 5, mercredi 6 et jeudi 7 novembre 2024. Durant trois jours, des experts de tous horizons ont exploré les enjeux de l'architecture dans les climats tropicaux. L’événement a été l’occasion d’échanges sur les défis de l’architecture tropicale, les enjeux climatiques et les nouvelles pratiques pour un avenir plus durable. Une opportunité unique pour Pierre Rosier, directeur de l'École d'Architecture de La Réunion, de faire se croiser savoir-faire local et perspectives internationales.
Alors que la 3ème Biennale Internationale d'Architecture Tropicale vient de s’achever ce jeudi 7 novembre à La Réunion, l’heure est au bilan. Durant trois jours, des experts internationaux, des professionnels locaux mais aussi des étudiants de ces filières avaient pour objectif d’explorer et de promouvoir les pratiques alternatives dans des environnements tropicaux, pour discuter des enjeux contemporains et des innovations en architecture tropicale. « Nous sommes une école sur une île, un territoire avec des spécificités uniques, et notre mission est d’établir des liens solides avec d’autres régions tropicales », a ainsi indiqué Pierre Rosier, directeur de l'École d'Architecture de La Réunion. Celui-ci se réjouit de ces trois jours d’échanges avec des experts venus d'Afrique, d'Amérique du Sud, d’Asie et d’Australie. Le Port a, en effet, été au cœur d'une réflexion internationale autour de l'architecture tropicale. « La BIAT, c’est avant tout une plateforme de partage et d’ouverture », confirme le directeur. « Cette diversité géographique est essentielle pour enrichir nos pratiques et élargir nos perspectives ». L’autre objectif de l’événement est en effet de bâtir des ponts. « En tant qu’école située dans un territoire insulaire, nous devons sans cesse aller au-delà de nos frontières, puiser dans les savoir-faire et les innovations des autres régions tropicales. La réunion d'experts ici, dans un cadre tropical, est une occasion unique d'observer les meilleures pratiques d'ailleurs et d'imaginer ensemble l’avenir de l’architecture tropicale ».
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S'inspirer pour «construire durable»
Cette 3ème Biennale Internationale d'Architecture Tropicale, c’est également l’occasion pour La Réunion de créer cet espace de recherche et de partage des pratiques architecturales propres aux climats tropicaux. « L’architecture tropicale ne se résume pas à des techniques spécifiques, mais à une démarche réfléchie qui intègre les contraintes climatiques tout en s'inspirant des réussites d'autres territoires tropicaux », précise Pierre Rosier. Cet espace a également vocation de favoriser les échanges d’idées et d’impulser de nouvelles innovations. « Nous avons besoin de cette porosité culturelle pour enrichir notre propre vision et mieux appréhender les défis climatiques qui s’accentuent dans les zones tropicales », confirme Pierre Rosier. « Ce qui est ressorti de façon unanime, c’est l’urgence de remettre le vivant au cœur de l’architecture. On ne peut plus continuer à bâtir sans se préoccuper des impacts sur les écosystèmes. Que ce soit au niveau de la flore, de la faune, ou des matériaux utilisés, nous avons une responsabilité en tant qu’architectes de bâtir pour la durabilité ». Les conférences et échanges ont permis d’aborder des solutions concrètes adaptées aux climats tropicaux. « Nos partenaires, qu'ils viennent d'Équateur, d'Australie ou d'Afrique, apportent chacun des solutions et des visions inspirantes. À travers cette diversité, nous trouvons des idées à la fois novatrices et profondément ancrées dans le respect de l’environnement ».
Dans les préparatifs de la suite
Alors que la Biennale Internationale d'Architecture Tropicale vient de s’achever, Pierre Rosier se projette déjà vers l’avenir. « Avant même la fin de cette édition, des partenaires ont commencé à nous parler de leurs idées pour la 4èmeBiennale. Cela montre à quel point la BIAT est devenue une référence. Nous avons l’ambition de l’élargir encore, de l’enrichir en proposant plus d’événements annexes, pour toucher davantage de participants et diversifier les échanges ».
En attendant, l’agenda pour L’École d’Architecture de La Réunion, lui, est chargé puisqu’en janvier 2025, celle-deviendra la 21ème école nationale supérieure d’architecture de France. Rattachée à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Montpellier depuis 1988, année de sa création, son statut changera donc d’ici quelques mois. « Cette reconnaissance officielle va nous donner les moyens d'amplifier nos actions et de renforcer nos collaborations internationales. À l'avenir, nous souhaitons que la BIAT devienne un rendez-vous incontournable pour les acteurs de l'architecture tropicale, où chaque édition sera l’occasion de poser de nouvelles questions et de continuer à apprendre des autres », conclut le directeur de l'École d'Architecture de La Réunion.
Abby Said Adinani