Innovation en Nouvelle-Calédonie : THOË, un robot analyseur d’eau, breveté et 100% Calédonien

Innovation en Nouvelle-Calédonie : THOË, un robot analyseur d’eau, breveté et 100% Calédonien

© Province Sud

Le laboratoire calédonien Analytical Environmental Laboratory (AEL) a conceptualisé et breveté le robot THOË. Commercialisé et exporté depuis, cet automate surveille et analyse la qualité de l’eau, jusqu’à 3000 mètres de profondeur. Le laboratoire, qui avait reçu le soutien financier de la Province Sud pour le projet, recevait la visite de Philippe Blaise, le 1er vice-président de la collectivité, ainsi que de deux élus provinciaux, Christiane Saridjan-Verger et Lionel Paagalua.

THOË est un échantillonneur d’eau, immergeable, automatique et autonome, spécialisé dans l’analyse des métaux dissous et des composés organiques dans les eaux de mer et les eaux douces. Parmi ses missions, le suivi environnemental pour les industriels et les collectivités dont la province Sud, explique Jean-Michel Fernandez, le directeur d’AEL : « Nous étudions le milieu marin en particulier pour le compte de collectivités ou d’entreprises privées. Nous interprétons les données que nous collectons ».

Le projet voit le jour en 2016, alors que le laboratoire AEL rejoint le pôle innovation de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) dans une démarche de collaboration scientifique et de finalisation du développement. Le programme aura coûté 40 millions de francs CFP (environ 330.000 €), dont 32 millions sur fonds propres (env. 265.000 €) et 8 millions de la Province Sud (ennv. 65.000 €). Un soutien qui a permis au projet d’avancer, comme le souligne Jean-Michel Fernandez : « Le laboratoire travaille tout seul dans son coin. Développer un appareil, c’est très cher parce qu’il faut investir. Pour une petite structure, il arrive un moment où nous sommes limités et sans l’aide de la Province, nous n’aurions pas pu finaliser ce projet. C’était une bouffée d’oxygène inespérée ! ».

Le résultat est un analyseur autonome très performant, qui permet une surveillance des masses d’eaux profondes. D’une autonomie d’un an, il peut être immergé jusqu’à 3 000 mètres de profondeur et son échantillonneur peut effectuer jusqu’à 12 mesures.
Pour le 1er vice-président de la collectivité, Philippe Blaise, « C’est typiquement le genre de projet qui nous intéresse aujourd’hui et que nous cherchons à intégrer dans la stratégie de développement de la Nouvelle-Calédonie. La recherche-développement permet de toucher le marché international et de faire rayonner l’innovation locale avec des perspectives économiques qui dépassent le territoire ».

Un développement vers l’international

Depuis, 18 THOË ont été vendus, principalement à des instituts de recherche, l’automate alignant un coût de 17 millions de francs (env. 140.000 €). Un succès qui permet aujourd’hui d’envisager de nouveaux projets, tel que THOË-lite qui permet la surveillance et le suivi des eaux douces continentales pouvant atteindre 100 mètres de profondeur, mais aussi RéMORAS, dédié à la surveillance de la qualité géochimique des eaux de mer de surface, pouvant plonger à 50 mètres de profondeur.
Pour le directeur d’AEL, les projets sont en bonne voie : « Notre objectif est d’arriver sur le marché avec THOË-lite d’ici un an et RéMORAS, la version mobile dans trois ans et d’avoir une rentabilité d’ici cinq ans ».

thoe2

Dans le cadre de son développement, le laboratoire AEL fait un appel de fonds supplémentaires de 32 millions de francs (env. 265.000 €). « C’est très gratifiant pour nous d’avoir la présence d’élus de la province Sud parce que c’est une reconnaissance de notre travail. Aujourd’hui, nous souhaitons développer notre marché, faire grandir notre laboratoire et nos produits, et pour cela, nous cherchons des investisseurs. »

Réponse immédiate de Philippe Blaise, 1er vice-président de la collectivité : « La stratégie de la province Sud est de s’orienter vers les start-up et le développement à l’international. Nous allons voir comment nous pouvons intervenir pour vous accompagner. Mon souhait, c’est que Promosud développe une activité spécifique pour l’innovation et dans ce cadre-là, nous pourrons vous aider ».

Damien CHAILLOT