Le Personnel navigant French Bee, lors du vol inaugural Paris-Saint-Denis ©Outremers360
En 2015, la FNAM révélait que les femmes restaient minoritaires dans le secteur de l’aérien mais que leur présence progresse. En 2018, cette progression semble se poursuivre et la compagnie aérienne low-cost long-courrier French Bee en est l’exemple, avec ses effectifs majoritairement composés de femmes. Muriel Assouline, Directrice général de la compagnie, explique son engagement dans une « politique de non-discrimination » où la compétence prime.
French Bee « est engagée dans une politique de non-discrimination, basée sur la compétence des personnes qu’elles soient homme ou femme », assure Muriel Assouline. « L’important c’est qu’à compétences égales, les femmes puissent accéder à des postes de navigant, de manager, des postes plus techniques qu’on trouve dans les compagnies aériennes. On est un secteur d’activités qui est peu féminisé », reconnait-elle. Chez French Bee, 65% des effectifs est féminin, « ce qui est significatif pour notre secteur d’activité ». « On est à 70% pour le personnel en cabine, à 75% pour le personnel au sol », détaille Muriel Assouline. Néanmoins, certains métiers restent encore à la peine, comme celui de pilote.
French Bee n’échappe pas à la règle : seul 3,4% de ses pilotes sont des femmes. « On reçoit très peu de candidatures de femmes pilotes. On essaye, par tous les moyens possibles, de dire aux femmes : ‘n’hésitez pas à postuler chez French Bee’. Elles seront reçues de façon équitable, à compétences égales, par nos équipes de recrutement. Mais aujourd’hui, on a très peu de candidature féminine sur les postes de pilotes », explique-t-elle. « Il faut aussi savoir que nous cherchons des personnes avec de l’expérience », et Muriel Assouline a bon espoir que les choses changent avec l’arrivée des nouvelles générations en cours de formation, « qui vont commencer leur carrière sur le court et moyen-courrier ». « On voit dans les formations des jeunes pilotes qu’il y a davantage de femmes. Mais elles ne sont pas encore aujourd’hui à compétences égales pour pouvoir postuler dans une compagnie qui réalise des vols long-courriers ».
Pour ses recrutements en Polynésie, « beaucoup de femmes se sont présentées »
En Polynésie française, la compagnie est actuellement en cours de recrutement de personnels navigants, essentiellement. « Les premiers retours que nous avons est que cela se passe très bien. On est ravi par la qualité des candidatures et des personnes qui ont été reçues lors de ces entretiens pour la base de Papeete. Ce qui est sûr, c’est qu’on sera sur les mêmes ratios : beaucoup de femmes se sont présentées, notamment lors des pré-sélections ». Ce qui laisse envisager que le personnel polynésien de la compagnie sera également majoritairement féminin.
En décembre 2017, la compagnie fut partenaire de la seconde édition des Trophées des Femmes précieuses de La Réunion. « C’était important pour nous d’être partenaire car l’association Cœur Vert est vraiment là pour promouvoir l’audace, entrepreneuriat et ça correspond aux valeurs de notre entreprise. On a été ravi de remettre le prix à une jeune humoriste réunionnaise pour le Prix de la Femme précieuse du Spectacle ». Si les partenaires de la prochaine édition ne sont pas encore actés, French Bee ne cache pas son envie d’être à nouveau investie dans l’événement. « Nous sommes très orientés sur les jeunes générations, pour les motiver à se dépasser, à travailler, à entreprendre, à oser. Nous sommes nous-mêmes une entreprise jeune, dynamique et en pleine croissance ».
Bien plus qu’un leitmotiv réservé au recrutement, la féminisation des effectifs de French Bee se vérifie jusque dans le top management de la compagnie. En effet, aux côtés de Marc Rochet, PDG de la low-cost du groupe Dubreuil, on retrouve deux femmes : Sophie Hocquez, Directrice commerciale, et Muriel Assouline, Directrice générale. Elles forment avec Marc Rochet le trio dirigeant de la compagnie. A ce trio s’ajoute Aurore Fontanaud, Directrice du Recrutement et des Ressources humaines. Un quatuor stratégique, véritable « particularité au sein du marché français de l’aérien », car rares sont les compagnies françaises qui peuvent s’enorgueillir d’avoir à leur tête un nombre supérieur de femmes.