L’aéroport de Rangiroa dans l’archipel des Tuamotu
Après une première étude en octobre, de nouvelles études de conception devraient être lancées en Polynésie pour transformer les aéroports de Rangiroa, dans l’archipel des Tuamotu, et de Nuku Hiva, dans l’archipel des Marquises, en aéroports internationaux.
« Le Pays a clairement exprimé, au travers des orientations du Schéma d’aménagement général (SAGE) en matière de transport aérien, son ouverture sur le monde extérieur dans une perspective d’accroissement de sa fréquentation touristique », explique le compte-rendu du Conseil des ministres de Polynésie. « Au-delà de l’ouverture de nouvelles liaisons internationales, il s’agit d’aménager progressivement dans d’autres archipels des pistes capables d’accueillir des vols internationaux ».
Ainsi, le projet du gouvernement polynésien est de faire évoluer les aéroports de Rangiroa et Nuku Hiva en plateformes internationales, capables d’accueillir des vols longs ou moyens courriers. À Rangiroa, « la mise aux normes « long-courriers » de la piste devrait favoriser la création d’une escale occasionnelle sur certaines routes aériennes internationales aux Tuamotu de l’ouest. Le potentiel de développement économique de Rangiroa tient principalement à l’activité touristique basé sur un segment de tourisme de plongée, de pensions de famille, et de tourisme de luxe orienté sur les yachts et les hôtels 4-5 étoiles ».
En outre, « Rangiroa accueillera un aéroport de dégagement des vols internationaux, dans le cas de fermeture temporaire de la piste de Faa’a », souvent inondée lors de fortes pluies. « L’aéroport de Rangiroa en tant qu’aéroport de dégagement présente un réel gain économique qui se chiffre en une économie carburant annuelle estimée à plus de 100 millions Fcfp (838 000 euros) pour les compagnies aériennes internationales ». Pour l’heure, l’aéroport de dégagement pour la Polynésie française est l’aéroport de Rarotonga, dans les îles Cook voisines. Précisions que Rangiroa est un atoll, le deuxième le plus grand au monde.
Pour ce qui est de Nuku Hiva aux îles Marquises (nord-est de la Polynésie), l’île « s’ouvrira aux vols moyens courriers depuis Hawaii ». « L’objectif est de favoriser le développement d’un nouveau flux touristique aux Marquises à partir d’un archipel « cousin » des Marquisiens par la culture. Hawaii se situe dans le rayon d’action de Nuku Hiva, avec un appareil de type A321 d’une capacité d’emport de 220 passagers pour une durée de vol de 4h30 », explique-t-on encore dans le compte-rendu du Conseil des ministres. « La liaison entre Honolulu et Nuku Hiva pourrait générer un trafic annuel de 17 000 touristes et rapporter 3,6 milliards Fcfp (30,168 millions d’euros) par an en dépenses touristiques sur les Marquises ».
Selon le gouvernement polynésien, une telle liaison intéresserait la compagnie Hawaiian Airlines, qui assure deux liaisons hebdomadaires entre Tahiti et Oahu. « Par ailleurs l’activité aéroportuaire de Nuku Hiva pourrait favoriser le développement d’une zone d’activités économiques de proximité qui pourrait accueillir des bureaux d’entreprises étrangères ou locales, ou des centres de recherches dans les nouvelles technologies. Le développement d’un aéroport international aux Marquises nécessite une consultation de la population marquisienne en concertation avec la CODIM. L’adhésion de la population au développement de cet aéroport international est nécessaire à la poursuite de ce projet ».
Pour l’heure, de tels projets sont encore à l’état d’hypothèses, reposant sur des « conditions économiques » : 5 à 6 rotations domestiques journalières ; 1 rotation hebdomadaire internationale vers Auckland pour l’aéroport de Rangiroa et 2 rotations hebdomadaires internationales vers Hawaii pour l’aéroport de Nuku Hiva en appareil monocouloir ; 1 vol international de dégagement tous les 10 ans pour l’aéroport de Rangiroa. « Il est proposé au gouvernement de la Polynésie française de poursuivre le projet jusqu’au stade des études de conception pour les deux aérodromes de Nuku Hiva et de Rangiroa. Ces nouvelles études permettront de définir un chiffrage plus détaillé du coût des deux projets d’aéroports en vue de préparer les appels d’offres pour la réalisation de ces deux plateformes », conclut le conseil des ministres.
Fin octobre 2019, une étude préliminaire d’une durée de deux mois et demi avait déjà été lancée. Elle portait sur l’étude de faisabilité technique et physique, l’étude de faisabilité opérationnelle, et l’étude de faisabilité économique et des coûts prévisionnels d’investissement et d’exploitation de ces deux aéroports dans leur configuration de plateforme internationale.
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