Vale NC : Les non-indépendantistes favorables aux propositions de Lecornu, les indépendantistes réservés

Vale NC : Les non-indépendantistes favorables aux propositions de Lecornu, les indépendantistes réservés

Les responsables non-indépendantistes de Nouvelle-Calédonie se sont dits satisfaits mardi 12 janvier de « l’implication plus forte de l’État » proposée par le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, dans la reprise de l’usine de nickel de Vale, au centre d’une vive polémique. 

« Nous ne pouvons que nous en féliciter, nous n’avons cessé de militer en faveur de cette proposition de bon sens. Espérons que l’initiative du gouvernement sera à la hauteur des enjeux parmi lesquels le maintien de 3000 emplois », a réagi le député Philippe Gomes (UDI) sur Facebook.

Mi-décembre, sa formation, Calédonie ensemble, avait suggéré « une prise de contrôle temporaire » par l’État de cette usine métallurgique dont la vente par le Brésilien Vale à un consortium, incluant le trader suisse en matières premières, Trafigura, soulève la colère des indépendantistes. Ces derniers avaient également fait cette demande le mois dernier.

« C’est une bonne chose qu’il y ait une implication de l’État dans l’usine (…). Cela peut construire une solution acceptable par tous », a, pour sa part, déclaré à la radio RRB Sonia Backès, présidente de la province sud (Avenir en Confiance, droite). De son côté, le président du gouvernement, Thierry Santa, a jugé « positif » le projet du ministre.

Lundi soir, dans une allocution télévisée, Sébastien Lecornu a dit « vouloir tendre une dernière fois la main » pour tenter de trouver une issue à ce dossier explosif, qui a engendré une flambée de violences mi-décembre. « Je suis prêt à discuter d’une implication plus forte de l’État dans l’usine du Sud », a annoncé Sébastien Lecornu qui doit transmettre « prochainement » aux responsables calédoniens une proposition approfondie.

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Il pourrait s’agir, selon des sources proches du dossier, d’une prise de participation au capital, qui s’ajouterait aux 60 milliards CFP (500 millions euros) déjà apportés par l’État en prêt, garanties et défiscalisation au plan de reprise. « « J’attends avec impatience cette proposition, et j’espère surtout qu’elle sera suffisante pour débloquer cette situation », a confié le président du gouvernement à Nouvelle-Calédonie La 1ère.

Le FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste) n’a pas encore officiellement réagi. Joint par l’AFP, son porte-parole Daniel Goa, également président de l’Union calédonienne, a toutefois qualifié de « petit pas » la proposition de Sébastien Lecornu. « C’est loin d’être gagné », a-t-il ajouté dans l’attente de précisions et d’une concertation avec le collectif « usine du sud : usine pays » et l’Instance coutumière autochtone de négociations (ICAN), fers de lance de la mobilisation contre l’arrivée de Trafigura en Nouvelle-Calédonie.

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« Nous avons demandé que l’État prenne les parts de Vale de façon à les rétrocéder plus tard au pays. Ce n’est pas le cas », a poursuivi Daniel Goa. « Il préfère garder Trafigura, qui n’est pas un industriel mais un commerçant ». Dans son allocution, Sébastien Lecornu avait également évoqué les craintes liées à l’environnement et une table ronde a eu lieu ce mardi autour du représentant de l’État dans l’archipel.

L’usine métallurgique de Vale, adossée au riche gisement de Goro, est actuellement à l’arrêt et sous protection de forces de l’ordre, après avoir été prise d’assaut par des émeutiers le 10 décembre et cible d’une multitude d’exactions. L’industriel a annoncé lundi la mise en chômage partiel de la quasi-totalité des salariés, soit 1 200 personnes.

Avec AFP.