Tanerii Mauri, soldat tahitien « mort pour la France » au Mali

Tanerii Mauri, soldat tahitien « mort pour la France » au Mali

L’Élysée a annoncé ce lundi soir le décès de trois soldats français en mission au Mali, lors d’une opération dans la région de Hombori. Parmi eux, le Brigadier-chef tahitien Tenarii Mauri. 

« Le Président de la République a appris avec une très grande émotion la mort au Mali ce matin de trois soldats français du 1er régiment de chasseurs de Thierville-sur-Meuse, le brigadier-chef Tanerii Mauri, le chasseur de 1ère classe Quentin Pauchet et le chasseur de 1ère classe Dorian Issakhanian », a annoncé l’Élysée en début de soirée ce lundi. « Leur véhicule blindé a été atteint par un engin explosif improvisé alors qu’ils participaient à une opération dans la région de Hombori » dite « des trois frontières », poursuit-on.

« Le Président de la République salue avec le plus grand respect la mémoire de ces militaires, morts pour la France dans l’accomplissement de leur mission. Il s’associe à la douleur de leurs familles, de leurs proches et de leurs frères d’armes et les assure de la reconnaissance et de la solidarité́ de la Nation », a ajouté l’Élysée. Ces nouvelles pertes pour l’Armée française interviennent dans un contexte de multiplication des attaques contre les militaires engagés dans les opérations Barkhane, et alors que la France envisage une diminution du nombre de ses soldats sur place. 

« Comportement remarquable » 

Né à Papeete en 1992, le Brigadier-chef Tenarii Mauri s’était engagé au sein du régiment d’infanterie de la Marine en Polynésie en août 2011, puis avait rejoint le 1er régiment de chasseurs de Thierville-sur-Meuse en juin 2013, à sa demande. Soulignant un militaire « toujours volontaire », le Chef d’État-major a salué ses « excellentes aptitudes » et son « comportement remarquable pour lequel il est félicité en 2014 ». Avant le Mali, Tenarii Mauri s’était engagé au Émirats Arabes Unis au sein de l’Escadron blindé du 5ème régiment de cuirassiers, puis en Côte d’Ivoire en tant que pilote de véhicule blindé léger. Il avait rejoint le Mali le 15 novembre dernier.

Faisant part de sa « grande émotion », le Haut-commissaire de la République en Polynésie, Dominique Sorain, a rendu hommage au « militaire de grande valeur qui faisait honneur aux armes qu’il portait et à son territoire d’origine, la Polynésie française, comme de nombreux autres Polynésiens engagés dans les unités combattantes de la Défense nationale ». Le président de la Polynésie Édouard Fritch et le gouvernement de la Collectivité d’Outre-mer ont adressé « leurs sincères condoléances » à sa famille et ses proches. « Je salue sa mémoire et adresse toutes mes condoléances à sa famille, à ses proches et à ses frères d’armes », a déclaré le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu.

Le décès de ces trois soldats porte à 47 le nombre de soldats français tués ai Mali depuis 2013, dans les opérations Serval puis Barkhane, qui engage plus de 5 000 hommes depuis l’envoi de 600 soldats supplémentaires en 2020. Le Premier ministre, Jean Castex, doit se rendre cette semaine au Tchad, où il doit passer le nouvel an avec des soldats français de l’opération Barkhane.