Sorti en 2022 « Tahiti Les Jours du Retour », le premier long-métrage du réalisateur Benjamin Delattre, prend prétexte de l’histoire de la disparition avec sa femme d’un tahitien de retour de guerre pour raconter par l’intermédiaire d’un ancien soldat français de retour après des années à Tahiti, la réalité polynésienne d’aujourd’hui, faire voir et entendre un autre Tahiti que l’image véhiculée par la littérature de voyage et l’entreprise coloniale. Un film à la fois bluffant et instructif qui sera projeté pendant un mois à Paris et fera l’objet de rencontres culturelles et de débats. 

Projeté en 2023 à l’initiative de la Société des Océanistes au cinéma du Quai Branly, en clôture des Rencontres Cinématographiques Internationales de cerbère, puis au Festival Rochefort Pacifique toujours en 2023, « Tahiti Les Jours du Retour », le premier long-métrage du réalisateur Benjamin Delattre, casse tous les codes sur Tahiti, la plus peuplée des îles polynésiennes et plus généralement sur la Polynésie connue dans le monde entier grâce à son image touristique.

Prenant prétexte de l’histoire de Manutahi, un Tahitien qui, à son retour de guerre, se retire dans la forêt avec sa femme Maria, puis disparaissent tous les deux, Benjamin Delattre via « Tahiti, Les Jours du Retour », tente de raconter la réalité polynésienne d’aujourd’hui par le prisme d’un ancien soldat français en mission à cette époque à Tahiti qui revient des années après dans l’archipel.

Un mythe réducteur 

Dans ce film, le réalisateur met à mal le mythe de l’île paradisiaque largement alimenté par la littérature de voyage et par l’entreprise coloniale pour évoquer plutôt la complexité des rapports entre l’hexagone et la Polynésie et plus largement les territoires ultramarins. Il donne à voir une autre image de cette région et donne à entendre un autre son de cloche plus tangible, plus proche de la réalité et plus conforme à la condition des Polynésiens d’aujourd’hui. Le film qui passe du noir et blanc à la couleur, en version française et en tahitien, montre d’ailleurs assez bien cette ambivalence, soulignant cette différence entre la carte postale, les clichés savamment véhiculés et le quotidien des Polynésiens exprimée dans certaines séquences.

« Tahiti Les Jours du Retour » sera projeté à Paris pendant près d’un mois au Saint-André des Arts du 11 septembre au 8 octobre 2024 et sera précédé de 12 courts-métrages, 2 cartes blanches et 1 lecture en avant-séances. La première séance se déroulera en présence du réalisateur Benjamin Delattre et des cinéastes des courts-métrages ainsi que de quelques invités de tous horizons qui participeront à une table-ronde au tour du film et de son message.

E.B.

« Tahiti Les Jours du Retour »

De Benjamin Delattre

Production : Mélisande Films

Durée : 71 minutes

Du 11 septembre au 8 octobre 2024

Au Saint-André des Arts

30, rue Saint-André des Arts

75006 Paris