Le projet de centre de santé (CDS) de Sinnamary prend forme. Un premier comité de pilotage a eu lieu mercredi 18 septembre 2024, rassemblant le maire de la commune, des représentants de l’Agence Régionale de Santé (ARS) et du Centre Hospitalier de Kourou (CHK). Ce nouveau centre de santé devrait répondre à des besoins importants en matière de soins médicaux dans une commune où l’offre de santé est déficiente depuis le départ du docteur Serge Caut en décembre dernier. Le point grâce au reportage de nos partenaires de Radio Péyi.

Le CDS de Sinnamary proposera des consultations de médecine générale, mais également des services spécialisés en périnatalité, pédiatrie, maladies cardiovasculaires et diabète. Cette structure, en synergie avec le Centre Délocalisé de Prévention et de Soins (CDPS) d’Iracoubo, couvrira un bassin de population d’environ 5.000 personnes, principalement des seniors.

Lors de ce premier comité, José Gaillou, directeur de cabinet du maire de Sinnamary, a souligné l’importance d’organiser le centre sur les plans administratif et juridique pour permettre au CHK d’y déployer ses médecins. « Le CHK pourrait, à travers le centre de santé de Sinnamary, étendre ses activités vers ce territoire et celui d’Iracoubo. Des consultations avancées, notamment avec des sages-femmes, seront mises en place en fonction des besoins », a-t-il déclaré. Il a également rappelé que certaines consultations, comme celles en dermatologie, ont déjà lieu mensuellement grâce à des spécialistes venus de Cayenne.

Un projet attendu par les habitants

Ce nouveau centre est perçu comme un soulagement pour les habitants, qui ont vu la désertification médicale de la commune s’aggraver ces derniers mois. Selon José Gaillou, la simple présence d’un médecin ne suffira pas : « Il faudra probablement deux médecins pour répondre à la demande. Le retour des visites à domicile est aussi essentiel, notamment pour les personnes âgées qui ne peuvent pas se déplacer ». Il a également évoqué des services d’éducation thérapeutique concernant l’hypertension et le diabète, tout en insistant sur l’urgence de lancer les travaux, actuellement en phase d’appel d’offres.

Marine Barthélemy, chargée du développement de l’offre ambulatoire et de proximité à l’ARS Guyane, a confirmé l’importance de ce centre pour répondre à une patientèle fragile. « Le départ du docteur Caut a laissé un vide important. Il y avait une forte demande, notamment des femmes pour le suivi périnatal et gynécologique, et une grande proportion de la population adulte souffre de maladies chroniques telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète ou encore le cancer », a-t-elle précisé. Selon elle, des consultations avancées, en lien avec le CHU et d'autres établissements hospitaliers, viendront compléter l'offre pour assurer le suivi des patients chroniques.

Le centre de santé de Sinnamary, dont l'ouverture est prévue pour janvier 2025, vise à offrir une réponse globale aux besoins médicaux de la région. En attendant, les habitants peuvent accéder à des soins de médecine générale dans les locaux de la PMI de Sinnamary. Le chantier du futur centre devrait débuter dans un mois, une fois les appels d’offres finalisés. 

Damien Chaillot