Guyane : Un nouveau poste de contrôle frontalier au Grand Port Maritime de Degrad des Cannes

© Grand Port maritime de Guyane

Guyane : Un nouveau poste de contrôle frontalier au Grand Port Maritime de Degrad des Cannes

Le Grand Port Maritime de Degrad des Cannes, en Guyane, est désormais doté d'un poste de contrôle frontalier destiné à l'inspection et la vérification des produits alimentaires, qu'ils soient d'origine végétale ou animale, et en provenance de pays européens ou non européens. Après deux ans de travaux, cette nouvelle infrastructure est opérationnelle, avec trois unités de contrôle sanitaire et phytosanitaire en cours d'installation.



À ce jour, seule l'unité de contrôle des produits végétaux est pleinement fonctionnelle, tandis que les deux autres, dédiées aux produits d'origine animale et à l'alimentation animale, sont encore en phase d'installation. Cette nouvelle organisation marque un tournant, puisqu'elle permet désormais de réaliser les inspections directement sur le site du port.

Philippe Huguenin, chef du service d'inspection vétérinaire et phytosanitaire, a expliqué au micro de Guyane la 1ère l'importance de ce changement : « Pour les végétaux, ça nous permet aujourd’hui de faire des contrôles au point d’arrivée, et donc d’éviter une dissémination d’organismes nuisibles sur le territoire guyanais, puisqu’avant, nous faisions des contrôles chez l’importateur, donc avec le risque que ces organismes puissent se diffuser sur le territoire guyanais ».

Yohan Bienvenu, contrôleur phytosanitaire, précise la procédure en cas de problème lors des contrôles : « Dans le cas d’une suspicion, on demande à ce que le gros de la marchandise soit mis à notre disposition, pour poursuivre l’inspection phytosanitaire, pour qu’il ait une plus grande portée. Dans le cas où la suspicion est avérée, dans ce cas-là, tout le lot de la marchandise sera mis en consigne ».

Cette nouvelle infrastructure revêt une importance cruciale pour la Guyane, tant sur le plan économique que sanitaire et environnemental. Philippe Huguenin souligne quatre enjeux majeurs liés à la mise en place de ces postes de contrôle, en insistant sur les bénéfices qu'ils apportent au territoire : « Le premier, c’est un enjeu économique. On va pouvoir importer directement de pays tiers, qui ne sont pas dans l’Union Européenne, des denrées d’origine animale, ce qui n’était pas possible avant. On va pouvoir développer des échanges avec les pays du continent sud-américain, avec nos pays voisins, c’est donc un enjeu économique très important. Le deuxième enjeu, c’est la sécurité du consommateur, de santé publique, nous allons contrôler que ces importations soient conformes aux normes sanitaires européennes. Troisième enjeu, on en a parlé, la protection du territoire. Et enfin, quatrième enjeu, dont on n’a pas encore parlé mais qui n’est pas négligeable, un enjeu environnemental ».

Le coût total de cet investissement s'élève à 7,5 millions d'euros, financé conjointement par l'État et le Grand Port Maritime. Grâce à cette modernisation, la Guyane renforce non seulement ses échanges commerciaux mais aussi sa sécurité sanitaire et environnementale. 

 

Damien CHAILLOT