Dans une vidéo de remerciement aux onze élus calédoniens qui lui ont apporté leur parrainage, le candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon a renouvelé son « engagement auprès de tous les Calédoniens » d’organiser un nouveau référendum sur l’indépendance « à une date convenue par les 2 parties », indépendantistes et non indépendantistes.
Onze élus calédoniens ont parrainé le candidat de l’Union populaire, un pécule comparé aux 906 parrainages recueillis par ce dernier sur l’ensemble du territoire national. Mais sur les 54 élus ayant parrainé en 2022, le résultat n’est pas négligeable d’autant qu’en 2017, Jean-Luc Mélenchon ne recueillait aucun parrainage en provenance de l’archipel. Et l’essentiel des onze élus l’ayant parrainé cette année sont indépendantistes, parmi lesquels le président du gouvernement Louis Mapou. « Un très grand honneur » a salué Jean-Luc Mélenchon.
Le candidat le mieux placé à gauche pour prétendre un second tour a réitéré « l’idée » sur laquelle il s’est « engagé ». « Dans l’esprit des accords de Nouméa, si je suis élu président de la République française, il y aura un nouveau référendum sur l’indépendance en Nouvelle-Calédonie ». Rappelant que « le précédent n’avait pas été accepté par la partie kanak » et que « sur le territoire, on ne peut rien faire en matière de définition du futur sans les deux parties », Jean-Luc Mélenchon assure vouloir un accord entre les deux parties, notamment sur la date qui avait fait débat en 2021.
Le troisième et dernier référendum sur l'indépendance de l'accord de Nouméa (1998) a vu le 12 décembre dernier la victoire écrasante des pro-France avec 96,5%. Mais opposés au choix de sa date, en raison de la crise Covid, les indépendantistes kanak ont refusé de prendre part au scrutin, dont la participation (43,90%) s'est écroulée par rapport aux deux précédents qui avaient mobilisé 81% des électeurs en 2018, puis près de 86% en 2020. Les indépendantistes avaient alors, lors de la seconde consultation, considérablement réduit l’écart avec les non indépendantistes.
Pour Jean-Luc Mélenchon, le troisième référendum « n’a pas de valeur », en raison des contestations de l’électorat indépendantiste kanak, et de leurs responsables politiques, coutumiers ou encore, des syndicats, alors que la Nouvelle-Calédonie sortait du pic épidémique lié au variant Delta qui avait fait plus de 200 victimes, essentiellement kanak et wallisiennes. « Je crois que la date aurait dû être changée », insiste-t-il. « Entre les lignes », dit-il, « mon intention est évidemment extrêmement favorable au peuple Kanak » a-t-il également déclaré.