Polynésie : Un homme muni d'une machette tué par les gendarmes

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Polynésie : Un homme muni d'une machette tué par les gendarmes

Un homme âgé d'une trentaine d'années, muni d'une machette, a été tué mercredi par les gendarmes à Taravao, sur l’île Tahiti, a appris l'AFP auprès d'une source judiciaire qui a confirmé une information de la chaîne Polynésie la Première. 

Appelés en matinée pour un cambriolage à Taravao, deux gendarmes se sont retrouvés, dans une rue de cette petite ville du sud-est de l'île, face au suspect qui a alors jeté une pierre dans leur direction, selon le parquet. « L'un des gendarmes a utilisé son taser, qui a été inefficient et l'homme a exhibé une machette et tenté de leur administrer des coups qui auraient pu être mortels », a déclaré à l’AFP le procureur de la République Hervé Leroy.

Les deux gendarmes ont riposté en sortant leur arme et en tirant dans sa direction. Le suspect, qui n'a pas pu être réanimé, est décédé sur place. « Je tiens à souligner que quand les gendarmes sont obligés de se servir de leur arme, c'est parce qu'ils ont la nécessité de neutraliser un agresseur », a précisé le procureur. 

Selon des témoins interrogés par TNTV et qui l’ont croisé au préalable dans la rue, l’homme paraissait « très énervé ». « Il fallait à tout prix le maîtriser pour éviter (…) qu’il ne blesse ou tue quelqu’un. (…) Les gendarmes ont voulu le maîtriser mais, malheureusement, il s’est comporté de telle manière qu’il fallait bien qu’ils assurent aussi leur défense », estime Antony Jamet, le maire de la commune, qui s’est rendu sur place. 

Fait rarissime en Polynésie 

Deux enquêtes ont été ouvertes : l'une pour tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique, et une autre pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, destinée à déterminer si les tirs des gendarmes étaient justifiés. Les deux gendarmes ont été placés en garde à vue et une autopsie a été ordonnée. L’homme était connu des services de police pour violences volontaires, dégradations et usage de drogues. Ce type de fait divers est rarissime à Tahiti, en particulier dans le sud rural de l'île. Interrogés par la presse locale, les riverains et témoins de la scène se disent « choqués ». 

Il faut remonter à 2017 pour constater un fait similaire : dans la commune de Paea, un gendarme avait abattu un homme lors d'une bagarre, confondant son taser et son pistolet, rappelle Radio 1 Tahiti. Il avait été condamné à 18 mois de prison avec sursis et un an d’interdiction de détention d’une arme soumis à autorisation, sans que cette condamnation ne soit inscrite à son casier judiciaire, lui permettant de continuer à exercer. Déjà à l'époque, le président du Tribunal correctionnel de Papeete soulignait « un dossier particulier, douloureux et exceptionnel en Polynésie ». 

Avec AFP.