Le conseil des ministres a adopté l’arrêté de catastrophe naturelle pour la commune de Teahupoo après les inondations de lundi. Il permettra ainsi de mobiliser le fonds prévu pour faire face aux calamités naturelles. L’État a engagé des moyens militaires pour aider au déblaiement. Un sujet de notre partenaire Radio 1 Tahiti
Le Gouvernement réuni en Conseil des ministres a adopté ce matin l’arrêté constatant l’état de calamité naturelle des sinistres occasionnés par la crue exceptionnelle des rivières Tiirahi et Urihee, qui traversent la commune associée de Teahupo’o, dans la commune de Taiarapu-Ouest, le 1er mai 2023. Ce phénomène météorologique exceptionnel a provoqué une crue d’embâcle qui a occasionné de nombreux dégâts sur les biens, les habitations et les ouvrages publics situés aux abords des rivières concernées.
Les agents de la Direction de l’équipement, de l’Office polynésien de l’habitat (OPH) et de la Direction des solidarités, de la famille et de l’égalité (DSFE), se sont mobilisés dès le petit matin avec les services municipaux pour constater les dégâts et recenser l’ensemble des familles sinistrées, en considérant également les pertes en mobiliers et en appareils électroménagers.
La DSFE a recensé 65 personnes nécessitant une prise en charge, 11 maisons en location incluant 3 logements non habités, 2 snacks, une pension de famille, 3 patentés et 48 familles. Le Pays va pouvoir mobiliser le fonds disponible pour faire face aux calamités naturelles. 29 familles n’ont subi aucun dégât majeur sur le logement mais ont indiqué avoir besoin d’équipements électroménagers et mobiliers. En ce qui concerne les recensements opérés par l’OPH, l’estimation représente un besoin de 15 aides AAHI (bons d’aides en matériaux) pour un montant estimé à 30 millions Fcfp, et un besoin de 10 fare (maisons,ndlr) pour un montant estimé à 115 millions Fcfp.
En parallèle, un retour d’informations a été sollicité sur l’ensemble des communes de la Polynésie française sur d’éventuels sinistrés dans leur périmètre suite au train de houle qui a affecté plusieurs archipels. Aucune d’entre elles n’a signalé de dégâts particuliers.
L’armée mobilisée aussi
Côté État, des moyens ont également été mis en œuvre : ce mercredi matin l’hélicoptère Dauphin a effectué une mission de reconnaissance aérienne. Des plongeurs de la Marine nationale vont être mobilisés pour rechercher et marquer les véhicules immergés et faciliter leur extraction du lagon. Dans l’après-midi, des militaires du Rimap et du RSMA se sont joints aux opérations de déblaiement et d’extraction des encombrants et déchets. Un appel aux dons a également été lancé au sein des services du Haut-commissariat.
Radio 1 Tahiti
Des inondations dues à un « phénomène multifactoriel » D’après nos partenaires de TNTV, les intempéries et surtout les dégâts majeurs qu’elles ont occasionné lundi matin à Teahupo’o sont dues à plusieurs facteurs. D’une part, une « zone très instable localisée » sur la Presqu’île composée de « grosses cellules orageuses : des cumulonimbus », explique à TNTV, Frédéric Troc, le directeur adjoint de Météo France Polynésie. Des nuages « qui ont pour caractéristique d’apporter des pluies de forte intensité et sur un laps de temps très court » : 160 millimètres en seulement 2 heures. Le débit de la rivière a par conséquent considérablement et soudainement augmenté, donnant lieu à une « crue éclair ». Ce phénomène s’est en outre produit alors que Tahiti, comme une bonne partie de la Polynésie, se trouvait au même moment en vigilance orange en raison de la très forte houle qui touchait les côtes. « Cela n’a pas favorisé l’évacuation des pluies car on a d’un côté la rivière qui se déverse et, de l’autre, une mer qui va avoir tendance à contrecarrer cette évacuation. Cela fait donc deux facteurs aggravants », précise le directeur adjoint de Météo France. Dernier facteur : le curage de la rivière qui n’avait pas été réalisé avant la saison des pluies. La rivière n’avait en effet pas été curée depuis l’an dernier alors que cette opération était pourtant programmée par les autorités, comme avant chaque saison des pluies. En cause, l’amalgame « entre curages nécessaires et extraction de matériaux », et l’opposition des habitants. Le fait que des troncs et autres branchages obstruaient le cours d’eau, créant ainsi des « embâcles », des barrages naturels. Les autorités locales excluent dans tous les cas les premiers travaux d'aménagement liés aux épreuves de surf des JO de Paris 2024. TNTV |