Perliculture-Polynésie : Le Gouvernement fixe de nouvelles orientations pour une production plus durable et responsable

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Perliculture-Polynésie : Le Gouvernement fixe de nouvelles orientations pour une production plus durable et responsable

Lors du dernier conseil des ministres, le ministre de la Culture, de l’Environnement, en charge également du portefeuille des Ressources marines, a présenté le bilan du Conseil de la perliculture qui s’est tenu les 9 et 10 juin derniers. L’occasion pour le gouvernement d’entériner des décisions, dont celle de retirer ou d’annuler des concessions si aucune activité n’y a été enregistrée durant deux ou quatre ans. L’objectif : orienter la production vers un modèle plus durable. Pour certains producteurs, dont l’activité a été mise à l’arrêt par la pandémie, la décision est considérée comme trop dure. Un sujet de notre partenaire Radio 1.

 

Selon le communiqué, « les grandes orientations de la politique sectorielle ont été validées lors de ce Conseil. La politique publique pour les années 2022-2026 vise ainsi à revoir le modèle actuel de production pour l’orienter vers un modèle plus durable et en particulier plus responsable : qui préserve les lagons avant tout ; plus solidaire : qui contribue à l’emploi local ; plus intelligent : qui reprend en main sa stratégie de vente. »

Ainsi, outre diverses décisions qui vont dans le sens de la protection de l’environnement, il a été décidé de « retirer, voire d’annuler, toute carte de producteur et toute autorisation d’occupation du domaine public si durant 2 ans, ou 4 ans pour les premières demandes, il n’est déclaré aucun employé, aucune nacre greffée ; aucune production de perle et aucune vente de perle. »

Les raisons de cette décision, présentée et approuvée par le Conseil de la perliculture et qui a fait l’objet d’un arrêté, sont principalement dues à la pandémie qui a causé pas mal de dégâts chez les perliculteurs, comme l’explique Aline Baldassari-Bernard, présidente de la Tahitian Pearl Association of French Polynesia et représentante du Syndicat professionnel des producteurs de perles. « On n’a plus de greffeurs chinois, plus de clients, cette pandémie a été une catastrophe pour notre secteur, et suite à cela beaucoup ont été obligés de freiner voire d’arrêter leur production. »

Il faut savoir aussi qu’une concession qui n’est plus exploitée continue de polluer. « Il reste des déchets, des collecteurs qui restent dans l’eau et cela pollue. Cette décision a été prise aussi pour préserver les lagons », précise Aline Baldassari-Bernard, qui estime toutefois cette décision assez « dure et injuste pour ceux qui ont travaillé durant des années et à qui on retire la concession. Il y aurait pu avoir une solution médiane. (…) C’est tout noir ou tout blanc, il aurait fallu une solution un peu plus grise », regrette-t-elle.
 

Par Pascale Bastianaggi pour Radio 1.