Pacifique : Quatre tablettes « kohau rongorongo » de Rapa Nui (Île de Pâques) exposées au Quai Branly jusqu’en juin 2025

Plan rapproché sur l’extrémité de la tablette Tahua ou « La Rame », © musée du quai Branly – Jacques Chirac, photo Julien Brachhammer

Pacifique : Quatre tablettes « kohau rongorongo » de Rapa Nui (Île de Pâques) exposées au Quai Branly jusqu’en juin 2025

Prêtées par la congrégation des Sacrés Cœurs de Jésus et Marie de Rome, quatre tablettes « kohau rongorongo », recouvertes de glyphes encore indéchiffrés, sont exposées au musée du Quai Branly – Jacques Chirac jusqu’en juin 2025.

« Très rarement exposées à un public international, ces tablettes sont de véritables trésors culturels originaires de Rapa Nui (Île de Pâques). Elles présentent des inscriptions dites roŋoroŋo (ou « rongorongo »), le seul système de notation qui s’apparente à une écriture connue en Océanie », précise le musée dans un communiqué.

Ces quatre tablettes, qui présentent des glyphes « en boustrophédon inversé », ont été « acquises à la fin des années 1860 à Rapa Nui par les missionnaires de la congrégation des Sacrés Cœurs de Jésus et Marie (Congregazione dei Sacri Cuori di Gesu e di Maria) ». Conservés à Rome par la congrégation, ils sont rarement exposés au public.

Plan rapproché sur la plus ancienne des tablettes connues, «L’Echancrée» © musée du quai Branly– Jacques Chirac, photo Julien Brachhammer

Depuis la fin du 19ème siècle, linguistes, anthropologues, religieux et autres savants étudient les glyphes ou pictogrammes qui recouvrent ces rares tablettes de bois appelées « kohau roŋoroŋo », dont il n’existe qu’une vingtaine conservée au monde. À ce jour, ces glyphes énigmatiques n’ont pas été déchiffrés : « chaque ligne était lue de gauche à droite, puis, pour passer de l’une à l’autre, il était nécessaire de tourner la tablette a 180° ».

« Le rythme de ces manipulations, la similitude de certains glyphes avec ceux que l’on trouve sur des objets ou des sites sacrés et le sens perdu de ces motifs laissent penser que ces tablettes étaient autrefois aux mains d’experts rituels. Ils y auraient consigné le cycle de la lune, les événements historiques, les légendes et les généalogies de chefs, ainsi que des formules magiques ou liturgiques » détaille le musée.

Plan rapproché sur la tablette Aruku Kurenga ©musée du quai Branly – Jacques Chirac, photo Julien Brachhammer

Les visiteurs du quai Branly peuvent désormais découvrir les quatre « fascinantes tablettes kohau roŋoroŋo » (l’Échancrée, Tahua ou « la rame », Aruku Kurenga et Mamari) dans la vitrine consacrée à Rapa Nui, au cœur de la section polynésienne de la collection permanente. Outre ces tablettes, d’autres objets de la collection Rapa Nui du musée seront aussi exposés, comme le bâton de danse et la tabatière.

Plan rapproché sur la tablette « Mamari » ©musée du quai Branly – Jacques Chirac, photo Julien Brachhammer