La ministre australienne des Affaires étrangères a déclaré dimanche que la conclusion d'un accord de sécurité controversé entre les îles Salomon et la Chine ne signifierait pas la fin de la coopération en matière de défense entre Canberra et cet archipel du Pacifique.
Marise Payne a déclaré à la chaîne nationale ABC qu'un traité de sécurité bilatéral liant l'Australie et les îles Salomon serait maintenu même si l'archipel passait outre aux réserves de Canberra et signait un pacte de sécurité avec la Chine.
Elle a fait remarquer qu'en vertu de ce traité, « la force d'assistance composée de pays du Pacifique - Australie, Nouvelle-Zélande, Fidji et Papouasie-Nouvelle-Guinée - s'est déployée aux îles Salomon à la fin de l'année dernière pour les aider à faire face aux troubles » déclenchés par les protestations contre le Premier ministre Manasseh Sogavare.
Le mois dernier, une version préliminaire de l'accord en gestation entre la Chine et les îles Salomon avait fuité, dans laquelle était mentionnée l'autorisation de déploiements sécuritaires et navals chinois dans l'archipel. L'information avait provoqué l'inquiétude de l'Australie, des États-Unis et d'autres pays du Pacifique.
Le projet d'accord prévoit notamment que des policiers chinois armés puissent être déployés à la demande des îles Salomon afin d'y assurer le maintien de l'ordre. Les « forces chinoises » seraient également autorisées à protéger le personnel chinois et « les principaux projets » de l'archipel.
Début avril, le Premier ministre Manasseh Sogavare avait assuré qu'il ne permettrait pas la construction d'une base militaire chinoise dans son pays, mais cela n'avait pas suffi à apaiser les craintes de l'Australie et de ses alliés. Marisa Payne a estimé dimanche que ces assurances étaient « très importantes », mais qu'elle s'inquiétait « du manque de transparence de cet accord ».
La semaine dernière, signe de l'inquiétude croissante de l'Australie, le ministre australien du Pacifique Zed Seselja avait été dépêché à Honiara, la capitale des Salomon, pour une réunion inhabituelle avec Manasseh Sogavare. Il avait demandé au dirigeant des îles Salomon « d'envisager de ne pas signer l'accord », mais le Premier ministre ne s'est pas laissé convaincre.
Manasseh Sogavare a déclaré après la réunion qu'il enverrait son ministre des Affaires étrangères dans les pays de la région pour « expliquer » l'accord de sécurité et souligner que des îles Salomon « fortes et stables » sont dans l'intérêt de « la sécurité de la région ».
Avec AFP.