La Nouvelle-Calédonie poursuit son effort dans la volonté politique de placer le territoire en avant-garde du développement du secteur géospatial dans le Pacifique. Lors de son déplacement en mai, Vaimu’a Muliava, membre du gouvernement chargé du développement de l’innovation technologique, de la transition numérique et des relations avec les collectivités d’Outre-mer du Pacifique, a profité de sa visite pour renforcer les liens avec les acteurs du géospatial de l’Hexagone.
En décembre 2022, la Nouvelle-Calédonie était l’hôte du premier Symposium géospatial d’Océanie (OGS), événement qui a vu le territoire conclure le « Constellation Statement » avec Wallis et Futuna, la Polynésie française, le royaume des Tonga, la Communauté du Pacifique (CPS) et le Pacific Geospatial and Surveying Council (PGSC), actant une politique de partage des données géospatiales, ainsi qu’une convention cadre de partenariat avec le Centre national d’études spatiales (CNES), avec l’objectif d’accompagner la Nouvelle-Calédonie dans l’augmentation de l’usage des solutions et technologies spatiales.
Ce partenariat avec le CNES vise notamment à utiliser les données géospatiales à des fins de développement et de l'attractivité économique du pays ou encore de politiques publiques territoriales, notamment en matière d'aménagement du territoire, d'environnement et de gestion des risques.
À l’occasion de son passage à Paris, Vaimu’a Muliava a rencontré Thomas Fouquet, sous-directeur New Space en charge du programme « Connect by CNES » et Éric Brel, chargé des Outre-mer dans ce même programme. Les échanges ont tourné autour de la mise en œuvre du partenariat entre le gouvernement et le CNES, mais aussi sur le futur cadre de l’installation en Nouvelle-Calédonie du premier « hub », le point focal de « Connect by CNES » dans la région Pacifique.
Le schéma d’organisation du « hub » devrait être officialisé par une convention prévue pour fin d’année 2023, avec pour démarche de définir l’organisation de ce hub et en la désignation de « référents » Connect By CNES au sein de l’écosystème local. À l’issue de cette étape, un événement préparé par le CNES devrait voir le jour début 2024, afin de marquer sa première année de coopération avec la Nouvelle-Calédonie.
Pour la Nouvelle-Calédonie, ce secteur est perçu comme un levier de développement mais aussi d’attractivité économique, dans un contexte de changement climatique prégnant pour les pays et territoires du Pacifique, l’utilisation des données géospatiales représentant une opportunité pour les politiques publiques, notamment en matière d'aménagement du territoire, d'environnement et de gestion des risques.
Lors du déplacement à Paris, Vaimu’a Muliava s’est entretenu avec Isabelle Benezeth, coordinatrice interministérielle pour le programme Copernicus et pour GEO au ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, mais aussi avec le directeur de l’infrastructure de recherche Data Terra, Frédéric Huynh et la responsable Europe et partenariats de Data terra, Caroline Blanke.
Une entrevue qui a permis de dessiner les contours d’un partenariat afin de mettre en place des solutions innovantes adaptées aux besoins du territoire calédonien autour notamment de la problématique du réchauffement climatique. Un projet qui s’inscrit dans l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) pour le recueil des besoins des acteurs publics en données spatiales et services associés, dans le cadre du volet spatial de France 2030.
GEO est un réseau mondial unique qui réunit 113 gouvernements, des institutions universitaires et de recherche, des fournisseurs de données, des entreprises, des ingénieurs, des scientifiques et des experts pour créer des solutions innovantes aux défis mondiaux à une époque de croissance. Data Terra a pour but de développer un dispositif global d’accès à des données, des produits et des services permettant d’observer, comprendre et prévoir de manière intégrée l’histoire, le fonctionnement et l’évolution du système Terre soumis aux changements globaux. Il vient en soutien aux politiques publiques de développement durable.
Damien Chaillot