Nouvelle-Calédonie : Vers un nouvel outil pour la surveillance des crues

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Nouvelle-Calédonie : Vers un nouvel outil pour la surveillance des crues

Doter le territoire d’un nouvel outil permettant d’anticiper les phénomènes de crues liés aux conditions météorologiques, c’est l’objectif d’une étude réalisée dans le cadre du projet PROTEGE,financé par l’Union Européenne, dont les conclusions ont été livrées ce vendredi 30 juin 2023 dans l’enceinte de la Communauté du Pacifique (CPS). Focus grâce au reportage de nos partenaires de CALEDONIA.
 

Les épisodes pluvieux intenses, de plus en plus fréquents, car corollaires du changement climatique, sont responsables de crues pouvant occasionner de nombreux dégâts et mettre en danger la vie des habitants des zones concernées. Au cours des 40 dernières années, 25 personnes sont décédées des suites de crues qui n’avaient pas été anticipées.
Or, les modèles de prévision estiment que d’ici 2100, une augmentation de 20% de ces épisodes de pluies, et donc de crues, est attendue.
Face à cette problématique, une étude relative à l’élaboration d’un outil d’aide à la décision, dédié spécifiquement à l’étude et à l’anticipation de ces phénomènes à l’échelle du territoire, était réalisée dans le cadre du projet PROTEGE, dont les résultats étaient présentés ce vendredi 30 juin 2023 à la CPS.

Un tel outil serait un véritable atout pour l’anticipation des crues sur le territoire, grâce à un ensemble de données claires et fiables, comme l’explique Alexandre Peltier, météorologue à Météo France, au micro de Caledonia.nc : « Cet outil nous permettrait de savoir, étant donné les pluies observées ou prévues, ce que cela veut dire en termes d’impact sur les zones vulnérables et inondables, à quelle quantité d’eau, quel débit on peut s’attendre ». 

Un outil permettant d’éviter de futures catastrophes humaines grâce à un délai d’intervention grandement amélioré, poursuit Stéphane Delichère, chef du projet au bureau d’étude BRL ingénierie : « Il faut imaginer une carte avec les secteurs en jeu, qui vont se colorer en fonction du niveau de risque, afin qu’en un clin d’œil, la direction de la sécurité civile est à même de se dire « sur ce secteur-là, j’ai un danger potentiel et il faut que je me prépare à intervenir » (…) et on espère dans le futur, en ayant de la prévision de pluie à des horizons un peu plus large, de pouvoir aussi gagner sur les anticipations ».

Enfin, un tel dispositif entrerait parfaitement dans le cadre du projet PROTEGE, rappelle Benjamin Roger, coordinateur régional eau du projet PROTEGE : « PROTEGE lutte et essaye de faire en sorte qu’on s’adapte mieux aux problématiques liées au changement climatique, et clairement la prévision de crues, c’est une méthode pour s’améliorer face aux phénomènes pluies qui sont en train de s’intensifier dans la région ».

Un tel outil d’aide à la décision pourrait être mis en œuvre d’ici plusieurs mois dans le meilleur des cas, si le territoire décidait de poursuivre les travaux pour acter son développement et son utilisation.
 

Damien CHAILLOT