Nouvelle-Calédonie : Sur fond de crise, les prix de l’alimentation ont affiché une « hausse record » en juin

©Baptiste Gouret / LNC

Nouvelle-Calédonie : Sur fond de crise, les prix de l’alimentation ont affiché une « hausse record » en juin

En juin, alors que le Caillou est frappé de plein fouet par les exactions, les prix à la consommation enregistrent une hausse de 1,3 %, notamment portée par ceux de l’alimentation. Ils affichent une augmentation historique de + 3,7 % qui n’avait pas été vue depuis près de 40 ans, estime l’Isee (Institut de la statistique et des études économiques). Durant cette période de troubles, les tarifs des transports maritime et aérien se sont également envolés. Détails de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.

Une nette hausse de l’alimentation

Les prix de l’alimentation affichent une hausse de 3,7 % (après -0,3 % en mai, bien que les enquêteurs aient été contraints de suspendre leur travail de récolte lorsqu’ont éclaté ces émeutes). Ce taux est une « augmentation record », indique l’Isee qu’une hausse mensuelle équivalente n’avait pas été vue depuis plus de 40 ans, en 1983.

Cette progression est observée dans toutes les classes alimentaires avec toutefois une prépondérance pour les pains et céréales où les pénuries se sont fait sentir (+ 5,2 %, sous l’influence des prix des biscuits, pains, viennoiseries, pâtisseries et riz) et la viande (+ 3,8 %, hausse essentiellement tirée par le prix du poulet).

Les œufs et les produits laitiers (+ 4,2 %), les fruits (+ 5,9 %), les légumes (+ 2,8 %), les produits sucrés (+ 3,1 %), les produits alimentaires divers (+ 4,7 % notamment liés aux épices, sauces et condiments), les poissons (+ 3,1 %) ainsi que les huiles et graisses (+ 3,7 %) participent également à cette tendance haussière. Sur un an, les prix de l’alimentation ont ainsi augmenté de 3,2 %.

Le prix des boissons bondit également

Même constat du côté des boissons non alcoolisées dont les prix grimpent globalement de 4 % (+ 3,4 % pour les cafés, thés et cacaos et + 4,2 % pour les eaux minérales, boissons gazeuses, jus et sirops). En revanche, ceux des boissons alcoolisées restent stables, dans un contexte d’interdiction de vente prononcée par le haut-commissariat durant le mois de juin (et qui reste d’ailleurs en vigueur jusqu’au 22 juillet prochain).

Les tarifs du transport aérien s’envolent

Les prix des services grimpent de 0,4 % en juin après s’être stabilisés le mois dernier. Cette hausse est très largement portée par l’augmentation des tarifs du transport aérien international (+ 4,1 %), suivis par la hausse des prix du transport maritime (+ 7,9 %) et des services d’hébergement (+ 1,3 % provenant des hôtels). Sur les douze derniers mois, les prix des services augmentent de 1,0 %.

L’énergie coûte toujours plus chère

La hausse des prix de l’énergie constatée depuis mars 2024 se poursuit ce mois-ci (+ 1,1 %). Elle est essentiellement liée aux prix des carburants, avec un prix de l’essence qui progresse de 2,4 % et celui du gazole de 1,3 %. Dans le détail, les prix à la pompe s’établissent en juin à 177,9F/L (contre 173,7 F/L en mai) pour l’essence et à 155,2 F/L pour le gazole (contre 153,1 F/L en mai). Le prix du gaz se maintient, également difficile à trouver durant cette période de crise, lui se maintient (+ 0,1 %) et celui des combustibles solides recule de 14,1 %, mais sans impact significatif sur les hausses de prix. Les prix de l’électricité, quant à eux, n’évoluent pas. Ainsi, sur un an, les prix de l’énergie progressent de 2,9 %.

Les produits de soins, d’hygiène et de nettoyage suivent la même tendance

Les prix des produits manufacturés présentent de nouveau une augmentation en juin (+ 0,5 % après + 0,3 % en mai), essentiellement portée par le prix des articles et produits de soins et d’hygiène corporelle (+ 5,3 % avec une hausse notable des prix des changes pour bébé, papier hygiénique savons dentifrices et shampoings), et des biens d’équipement ménager non durables tels que les produits de lavage et d’entretien et les articles de nettoyage (+ 5,0 %).

Quelques produits s’affichent tout de même en baisse

À l’inverse, des diminutions de prix atténuent ces hausses : les animaux d’agrément et produits liés (-2,4 %), les vêtements (-1,0 %), le gros outillage (-4,5 %), les équipements de téléphonie (-2,0 %) et les articles de ménages en textiles (-2,2 %). Sur un an, les prix des produits manufacturés baissent de 1,7 %. Les prix du tabac sont stables depuis janvier 2024 (mais augmentent de 9,8 % sur une période d’un an).

Note

En raison des émeutes qui ont éclaté depuis le 13 mai, la collecte des prix permettant de calculer les indices a été perturbée. En revanche, au mois de juin, l’intensité des violences et exactions s’étant atténuée et certains axes routiers étant sécurisés, le département des statistiques de prix et transactions a pu faire le point sur la situation des commerces. Au terme de cette campagne, seuls 22 points de vente n’ont pu être enquêtés car inaccessibles ou fermés temporairement, représentant 6 % de l’objectif de collecte de juin.

Anthony Tejero pour Les Nouvelles Calédoniennes