Nouvelle-Calédonie - Sonia Backès : «Ce qui permettra de sortir de ce conflit est une solution politique qui s'inscrit dans un projet de société basé sur la démocratie»

© Les Nouvelles Calédoniennes

Nouvelle-Calédonie - Sonia Backès : «Ce qui permettra de sortir de ce conflit est une solution politique qui s'inscrit dans un projet de société basé sur la démocratie»

Ce vendredi 31 mai, les partis non indépendantistes Loyalistes et le Rassemblement-Les Républicains ont tenu une conférence de presse, près de deux semaines après l'éclatement de violences sur le territoire suite au vote d'une réforme constitutionnelle élargissant le corps électoral provincial. Plus de détails avec notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.

 

C'est leur première prise de parole commune depuis la levée de l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie et le récent déplacement d'Emmanuel Macron. Le Rassemblement- Les Républicains représenté par Virginie Ruffenach, Générations NC avec Nicolas Metzdorf et Nina Julié ainsi que Sonia Backès et Gil Brial des Loyalistes ont dressé un bilan des opérations de retour à l'ordre public alors que parallèlement le Ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'est félicité de la reprise du quartier de Rivière Salée, dernier quartier encore bloqué deux semaines après le début des émeutes. 

Virginie Ruffenach, présidente du Groupe Rassemblement- Les Républicains au Congrès de Nouvelle-Calédonie, a salué l'engagement des forces de l'ordre. « Nous constatons que cela fait trois semaines que ces émeutes ont commencé et de très nombreux Calédoniens sont encore pris en otage, ne peuvent pas se soigner, dans des zones où la CCAT dicte sa loi, dit aux infirmiers à quelle heure faire leur tournée… Les forces de l'ordre ont fait un travail remarquable. Nous voulions saluer l'opération de ce matin à Rivière-Salée, où la population souffrait depuis des jours. Nous voulons que cela se passe dans les autres quartiers de Nouméa et les autres communes du Grand Nouméa. Nous avons besoin que l'Etat exerce au maximum sa compétence d'ordre public. Nous recevons de nombreux messages de Calédoniens paniqués. Nous saluons l'ensemble des Calédoniens mobilisés eux-mêmes pour protéger les quartiers.».

Gil Brial (Les Loyalistes) a lancé un appel à «la mobilisation contre les attaques de la CCAT» : «En se mobilisant dès le début contre les attaques de la CCAT, des Calédoniennes et Calédoniens ont permis de protéger des écoles, des pharmacies et des commerces. On veut leur dire qu'on a encore besoin d'eux. Tant que la CCAT existera, on aura besoin d'eux. Cette mobilisation doit se poursuivre telle qu'elle existe depuis le début : dans le calme mais organisée. Ce ne sont pas des milices, ils protègent leurs familles. Il n'y a pas une frange de la population qui assassine comme certains médias essaient de le faire croire. On a besoin de cette mobilisation. Cette organisation est essentielle. On appelle à la maintenir tant que les quartiers ne sont pas sécurisés.»

De son côté, le député de Nouvelle-Calédonie Nicolas Metzdorf a appelé à « appliquer les sanctions contre les commanditaires des émeutes. «Attraper les jeunes émeutiers et les mettre en prison c'est une chose, il faut maintenant s'occuper de ceux qui les ont mis dans la rue. Notre message à l'Etat il est très clair : vous devez arrêter les commanditaires de ces exactions. Les règles de la République doivent s'appliquer. Nous sommes surpris de voir qu'aucun commanditaire n'a encore été condamné. Le seul message envoyé aux Calédoniens, c'est la levée des assignations à résidence. Ils n'ont vu aucun commanditaire de ces émeutes interpellés et condamnés. C'est à la justice indépendante qu'on demande d'intensifier ce travail. Il en va du contrat social. Beaucoup de Calédoniens depuis le début des émeutes ne se sentent pas protégés par l'Etat.», a-t-il déclaré.

Pour Nina Julié (Génerations NC) : «Au Mont-Dore il y a des quartiers qui sont des zones de non-droit tenues par des habitants. Je leur demande de tenir bon, de ne pas céder à la violence ni au chantage. C'est la résistance qui s'enclenche aujourd'hui. Je voudrais passer un message à l'Etat : tant qu'il ne sera pas capable d'assurer la sécurité de tous les Calédoniens, ils continueront à tenir leurs quartiers. L'Etat doit désormais agir. Il a envoyé des moyens, c'est un premier signal, mais il faut désormais agir vraiment.»

« Les cartes sont dans les mains du FLNKS»

La Présidente de la Province Sud et cheffe de file des Loyalistes Sonia Backès s'est notamment exprimée sur la poursuite du dialogue, appelé par Emmanuel Macron la semaine précédente.«Ce qui permettra de sortir de ce conflit est une solution politique. Elle s'inscrit dans le projet de société basé sur la démocratie. On voit bien dans certains discours que le dégel du corps électoral était un prétexte. Leur projet de société n'est pas celui de la démocratie. Les cartes sont dans les mains du FLNKS. Ils ont été élus et sont démocratiquement légitimes. On sait les efforts qu'ils fournissent. On est et on sera toujours prêts au dialogue avec les instances légitimes et les personnes désignées par le FLNKS. Les Calédoniens terrorisés souhaitent une sortie et une vision sur le long terme. L'action de la CCAT déclenchée sur la base du corps électoral va bien au-delà de ça. Nous défendons un projet avec des institutions démocratiques et ils défendent une supériorité ethnique et de domination». 

Par Les Nouvelles Calédoniennes