L’Institut d’Émissions d’Outre-Mer (IEOM) a annoncé  la publication de son rapport consacré à l’économie de la Nouvelle-Calédonie en 2021. Plus de 200 pages de données compilées qui dissèquent l’économie du territoire, mettant en avant la situation économique mitigée de l'archipel à la sortie de la crise sanitaire, et en amont de celle inflationniste liée à la situation en Europe.

Caractéristiques structurelles du territoire, analyse les évolutions économiques, sectorielles, monétaires et financières, sont les 4 grands chapitres qui composent cette édition 2021 du rapport sur l’économie du territoire de plus de 200 pages. Parmi les éléments mis en avant, l’absence de rebond de l’économie calédonienne en 2021, en contraste avec la plupart des pays développés, mais une résilience au regard d’un contexte peu favorable.

En effet, l’année 2021 a vu plusieurs événements majeurs affecter l’économie du territoire : le conflit lié au choix du repreneur de Vale NC, les deux confinements, la succession d’épisodes météorologiques exceptionnels, l’attente de l’élection du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, puis le 3e référendum d’autodétermination en fin d’année. Preuve de cette concentration d’éléments de tensions, le climat des affaires mesuré par l’enquête IEOM n’a jamais été aussi volatile et demeure en deçà de sa moyenne de longue période en 2021. Parallèlement et selon les premières estimations, le PIB subit une contraction de l’ordre de 3 %, proche de celle de 2020.

Les secteurs du transport, du tourisme et les services aux ménages sont particulièrement touchés par les confinements. Le secteur du nickel ne profite pas encore pleinement de la bonne orientation des cours. Les engagements de l’État, sous forme de subventions, de prêts et de garanties, jouent un rôle important d’amortisseur, alors que les déséquilibres des finances publiques s’aggravent, explique le rapport.

Après deux années marquées par la pandémie et de multiples crises, l’économie calédonienne devait profiter d’une possible reprise en 2022 avec la fin de la crise sanitaire et davantage de visibilité institutionnelle notamment. Cependant, les mesures de soutien liées au Covid ont causé l’endettement privé comme public, alors que de fortes tensions inflationnistes et la perturbation des marchés internationaux dans le contexte de la guerre Russie-Ukraine constitue une nouvelle vague de difficultés à surmonter pour le territoire. 

Damien Chaillot