©Twitter / Sébastien Lecornu
Arrivé le 9 octobre en Nouvelle-Calédonie, Sébastien Lecornu est sorti de quatorzaine ce vendredi. Après des déplacements à Nouméa, Koumac, Hienghène, Poindimié ou encore Lifou, ces derniers jours, le ministre des Outre-mer était, ce mardi après-midi, dans la commune de La Foa à la rencontre des acteurs économiques locaux notamment. L’occasion pour notre partenaire Actu.nc de lui poser 3 questions.
Actu.nc : Après avoir enchaîné plusieurs réunions à Lifou dans la matinée, notamment avec Jacques Lalié, président de la province des îles Loyauté, vous vous êtes rendu à La Foa. Vous y avez posé la 1ère pierre du futur nouveau marché municipal de la commune et rencontré les acteurs économiques soutenus par l’État dans le cadre de la crise sanitaire. Pourquoi avoir choisi la commune de La Foa particulièrement ?
Sébastien Lecornu : J’ai indiqué à tous les responsables politiques de l’archipel que j’étais soucieux de passer par les 3 provinces, plus Nouméa. Quand nous avons imaginé le programme sur la province Sud, nous nous sommes dit qu’un coup de projecteur sur la brousse serait le bienvenu. Je continue d’écouter, je continue aussi de dialoguer avec les différentes forces politiques. Je voulais aussi voir cette vie de brousse et Nicolas Metzdorf ainsi que la présidente de la province Sud, Sonia Backès, qui m’ont suggéré de venir ici [à La Fao, ndlr].
Avec les entrepreneurs et producteurs de La Foa. Faire vivre et soutenir l’économie locale est une priorité. Bravo aux équipes de l’État qui les ont soutenus face aux impacts de la crise sanitaire. Dans le respect de l’autonomie de la #NouvelleCaledonie, l’État est à vos côtés! pic.twitter.com/Q1fqvNtCJK
— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) October 27, 2020
De plus, l’État accompagne des projets intéressants sur la commune notamment avec le projet du futur nouveau marché municipal financé à 50% par l’État. Il y a de vraies questions de développement économique qui sont sur la table et c’est un élément intéressant et redondant quels que soient les territoires. Je suis déjà venu deux fois, mais dans des délégations du président de la République et du Premier ministre. Si cela permet de comprendre les dossiers, cela ne permet pas de comprendre forcément les gens. Ce que nous faisons aujourd’hui y participe. Là, je le fais sans filtre, il n’y a pas de questions préparées à l’avance, c’est aussi comme ça que je veux avancer.
Grâce au soutien de l’État dans le cadre de la crise sanitaire, 186 entreprises dans la commune de La Foa ont pu « garder la tête hors de l’eau », selon Sonia Backes. En cas de deuxième vague de la Covid-19, le gouvernement français sera-t-il prêt à soutenir, une nouvelle fois, la Nouvelle-Calédonie dans cette crise sanitaire ?
Tout d’abord, il faut préciser qu’il n’y a pas de crise sanitaire en Nouvelle-Calédonie. Nous allons commencer par penser à l’hexagone. Comme vous le savez, au moment même où je vous parle [mardi 27 octobre vers 19h, ndlr], un Conseil de Défense s’apprête à se réunir à Paris pour examiner des mesures dans le cadre d’un virus qui circule à nouveau dans tout le pays. Ici [Nouvelle-Calédonie, ndlr], c’est une méthodologie inverse.
Je me suis entretenu en fin de journée avec @ThierrySanta, président du @GouvNC et les membres du Gouvernement collégial calédonien. Échange utile pour identifier les priorités des prochains mois, en particulier la crise sanitaire et ses conséquences économiques. pic.twitter.com/6jBqbPO4o4
— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) October 25, 2020
Comme nous sommes Covid free, il faut savoir comment nous pouvons arriver à soutenir une économie qui est transformée par la quatorzaine et par une forme de fermeture des frontières. Ce n’est pas complètement la même chose, puisqu’il y a des secteurs qui fonctionnent de manière endogène avec le marché local, le marché des Îles et de la Grande terre. Donc ici, globalement, les choses vont bien.
Quand nous avons des marchés économiques qui dépendent de l’extérieur, soit pour des problèmes d’exportation, soit pour des problèmes d’importation, soit pour le tourisme, ces problèmes font appel à des mécanismes de soutien différents et c’est pour cela, d’ailleurs, que le gouvernement avait décidé de mettre en place le PGE [Prêt garanti par l’État, ndlr] et le Fonds de soutien aux entreprises et pour la Nouvelle-Calédonie où il y a des besoins.
Le 14 mai dernier, le président du gouvernement calédonien, Thierry Santa, contractait un emprunt de 28,5 milliards de francs auprès de l’Agence française de développement (AFD). Il avait alors indiqué que l’État pourrait transformer cet emprunt en « subvention directe, évitant à la collectivité de devoir le rembourser ». Où en est cette demande aujourd’hui ?
Moi je leur [les élus Calédoniens, ndlr] ai répondu que j’allais regarder et étudier la part relevant de la Covid-19, du fait qu’il n’y ait pas d’épidémie Covid. Toutefois, le gouvernement du pays fait des choix politiques et ce n’est pas forcément à l’État central de venir transformer des prêts de la dette en subvention du contribuable. En revanche, sur les dépenses dites sanitaires ou de protection sanitaire, je suis prêt à avoir un dialogue constructif avec le président Santa et je lui en ai déjà parlé.
Rencontre avec les forces économiques calédoniennes. Point sur les conséquences de la crise sanitaire.
L’incertitude institutionnelle pèse aussi sur l’économie. Les entrepreneurs ont raison ! Il faut maintenant travailler aux conséquences concrètes des différents scénarios. pic.twitter.com/9IvHwfbWUB— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) October 26, 2020
La Nouvelle-Calédonie est le seul territoire de la République qui est Covid free (avec Wallis et Futuna qui ne compte qu’un cas importé, ndlr) et donc je suis complètement d’accord – c’est une affaire de bon sens – de regarder comment nous pouvons, justement, soutenir l’effort dans les temps qui viendrons. Surtout, ayons l’humilité de considérer que nous ne savons pas combien de temps cela va durer.
Propos recueillis par Hugo Coëff pour Actu.nc.