Nouvelle-Calédonie : L’État s’engage à prendre en charge à 100% la reconstruction des écoles, annonce François-Noël Buffet

©Congrès de la Nouvelle-Calédonie / province Sud / Les Nouvelles Calédoniennes (Aurelia Dumté) / Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie

Nouvelle-Calédonie : L’État s’engage à prendre en charge à 100% la reconstruction des écoles, annonce François-Noël Buffet

En visite en Nouvelle-Calédonie, le ministre des Outre-mer a annoncé, lors d’un entretien avec les maires de l’archipel, la prise en charge par l’État de la reconstruction des écoles détruites lors des émeutes. Principale annonce de sa première journée de visite durant laquelle il a aussi échangé avec le Sénat coutumier, le président du gouvernement calédonien, la présidente du Congrès et les présidents des provinces Sud et Îles Loyauté. Un sujet de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.

En première ligne des destructions en cascade dès le 13 mai, les maires des quatre communes du Grand Nouméa attendaient de pied ferme cette rencontre avec le ministre des Outre-mer, qui s’est déroulée ce mercredi soir, au haut-commissariat. À leur sortie, les premiers magistrats avaient le sourire, se disant « rassurés » des leurs échanges avec François-Noël Buffet, qu'ils ont jugé « très à l’écoute ».

« On se doit de faire confiance à l’État car sans lui, on ne pourra pas reconstruire. Le ministre nous a donné des garanties qui nous permettent d’avoir plus qu’un espoir », glisse Gérard Piolet, le premier adjoint au maire de Dumbéa, commune ravagée par les exactions. « Nous avons été énormément touchés, mais tous nos collègues de l’agglomération ont eu leur part aussi. Chez nous, il y a deux milliards de francs de dégâts pour la ville et près de 80 % du tissu économique a été détruit, ce qui est colossal. »

La deuxième commune du Caillou doit désormais se tourner vers l’avenir « au plus vite ».  « Le défi déjà, c’est de déconstruire, ce qui est malheureux car un maire est là pour construire normalement. Aujourd’hui, il faut enlever tous ces stigmates. Nous arrivons dans la période cyclonique et ne pouvons pas laisser les bâtiments en l’état. Mais les mairies n’ont aucun moyen de destruction », poursuit le premier adjoint, pour qui l’autre priorité concerne la reconstruction de trois de ses écoles qui ont complètement ou partiellement été détruites.

« Une aide très importante »

Sur ce volet, les communes pourront compter sur le soutien total de l’État qui « va mettre en place une équipe d’agents gouvernementaux pour préparer la reconstruction et il prévoit une prise en charge à 100 % pour la reconstruction des écoles et à 70 % pour les autres bâtiments publics, ce qui est une aide très importante », annonce Pascal Vittori, à la tête de l’Association française des maires de Nouvelle-Calédonie, préoccupés par les finances exsangues de l’ensemble des communes du pays, qui enregistrent un déficit estimé à 4 milliards de francs.

« On est encore en attente d’une réponse sur la prise en charge de nos budgets de fonctionnement, en baisse de 25 % par désistement du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Le ministre nous a certifiés que l’État serait à nos côtés sur ce sujet avec des aides directement versées aux communes » a-t-il ajouté.

Cette perte de recettes fiscales, principales conséquences pour les communes de Brousse, est également une préoccupation de Florentin Dedane, premier édile de Pouébo. « Les priorités pour nos collectivités, c’est déjà de finir l’année, de payer les factures en attente aux entreprises et aux fournisseurs », explique le président de l’Association des maires de Nouvelle-Calédonie. « Pour les communes en dehors du Grand Nouméa, les répercussions sont essentiellement budgétaires avec une perte globale des recettes fiscales. Mais le 13 mai a également accentué le départ des médecins par exemple même s’il y avait déjà des pénuries avant cette crise. »

Si aucun chiffre n’a été communiqué lors de cet entretien, ou du moins n’a encore été glissé à la presse, l’ensemble des élus se disent satisfaits, voire soulagés, du discours que leur a tenu François-Noël Buffet, assurant qu’il y a « une urgence absolue » à venir en aide aux communes du Caillou.

Les forces de l’ordre resteront « tant qu’il le faudra »

Le volet sécuritaire a également été au cœur des échanges avec le ministre, qui, sans avancer d’effectifs ou de calendrier précis, leur a affirmé que les renforts de forces de l’ordre resteront mobilisés dans le pays. Et ce, « tant qu’il le faudra » car « l’ordre public restera une priorité », glisse le maire du Mont-Dore, Eddie Lecourieux, où les gendarmes sont particulièrement déployés en raison des violences toujours palpables aux abords de Saint-Louis.

« Le ministre a été sensible aux compliments que nous faisons sur les forces de l’ordre, sur leur sang-froid et leur travail extraordinaire », poursuit le maire, que les Nouvelles ont interrogé sur la pertinence de maintenir le couvre-feu, en vigueur depuis plus de cinq mois sur le Caillou : « Très franchement, le ministre a demandé aux maires ce qu’il en est de cette mesure. Et pour l’instant, on a souhaité qu’il soit maintenu sans avoir de date finale. On pense qu’aujourd’hui, toutes les conditions de sécurité de nuit ne sont pas encore totalement rétablies pour l’enlever. »

Arrivé ce mercredi à Nouméa, François-Noël Buffet avait, plus tôt dans la journée, échangé avec le Sénat coutumier, le gouvernement collégial de l’archipel, et son président indépendantiste Louis Mapou, la présidente du Congrès, Veylma Falaeo, ainsi que les présidents des provinces Sud, Sonia Backès, et des Îles, Jacques Lalié.

Anthony Tejero pour Les Nouvelles Calédoniennes