Nouvelle-Calédonie : Les premières mesures économiques face à la nouvelle phase de la crise sanitaire

Nouvelle-Calédonie : Les premières mesures économiques face à la nouvelle phase de la crise sanitaire

En conférence de presse ce mardi 21 septembre, Adolphe Digoué, membre du 17e gouvernement de Nouvelle-Calédonie, a énoncé les premières mesures qui vont entrer en vigueur dans la gestion de la nouvelle phase de crise que traverse le territoire depuis l'intrusion du Covid-19 malgré le sas sanitaire, ainsi que les délibérations à venir. Le point aussi  grâce au reportage de nos confrères de CALEDONIA.

Si le premier confinement a coûté 30 milliards de Francs CFP (251 millions d'euros) de perte de chiffre pour les entreprises de Nouvelle-Calédonie, le second, 20 milliards de Francs CFP (167 millions d'euros), le troisième pourrait avoir un coût bien plus important en raison de l'ampleur inédite de la vague de contamination que connaît le territoire. Première mesure annoncée par Adoplhe Digoué, le retour de l'allocation Covid, pour laquelle des délibérations auront lieu au Congrès de Nouvelle-Calédonie le 27 septembre prochain. Également annoncé, le report des charges fiscales, ou leur étalement, notamment pour les entreprises en difficulté, et ce, sans pénalité de retard.

D'autres pistes sont évoquées, parmi lesquelles la mise en place d'un fonds de compensation pour la prise en charge des personnes contacts, des personnes positives au Covid, ou encore des personnes vulnérables. La mise en œuvre d'un dispositif d'aide à la garde d'enfant pourrait également être débattue, au même titre que le report des cotisations sociales, par leur étalement ou leur recouvrement, un sujet qui sera débattu demain au Congrès. Des mesures territoriales, qui s'ajouteront aux dispositifs de l'Etat, tels que le fonds de solidarité ou encore la prise en charge des coût fixes. Pour rappel, le portail Cesam.nc listera les aides disponibles pour les entrepreneurs.

À l'occasion de ces premières annonces, Mimsy Daly, présidente du Medef-NC, était interrogée par nos confrères de CALEDONIA. “Ce troisième confinement coûtera très probablement, selon toute prévision, plus de 30 milliards en perte de valeur ajoutée pour l'économie calédonienne, ce sont à peu près les ratios qu'on avait sur les premiers et second confinement, et ça va aller plus loin puisque les entreprises vont avoir un plus à gérer, un afflux de malades, donc des frais de maladie qui n'existaient pas sur les deux premiers confinements. Les mesures qui sont prises évidemment sont là pour essayer de sauvegarder la trésorerie des entreprises, mais on arrive en bout de course et j'ai peur que malgré les aides qui sont annoncées, nous ayons à faire face à des fermetures d'entreprises à l'issue du confinement”.

Ce nouvel épisode de crise, plus virulent que les précédents, pourrait donc nécessiter plus de soutien de la part des institutions selon la présidente du Medef-NC : “Le problème, ce sont les charges fixes des entreprises qui sont extrêmement compliquées à couvrir. Les PGE (Prêts Garantis par l'Etat) évidemment sont toujours un soutien important, le fonds de solidarité qui va être adapté au territoire va permettre aux entreprises de compenser une partie de leur perte en chiffre d'affaires et donc de tenir. Ce que peut faire la Nouvelle-Calédonie c'est de proposer des reports de charges fiscales, c'est ce qu'elle va faire, mais il faudrait peut-être ajouté également la TGC (Taxe Générale sur la Consommation), en tout cas essayer au maximum de sauvegarder la trésorerie des entreprises, mais également de couvrir, et c'est à l'étude, les frais d'arrêt de leurs salariés lorsqu'ils sont cas contact ou malade, parce que les entreprises en Nouvelle-Calédonie payent une bonne partie de la maladie, et aujourd'hui elles n'en ont plus les moyens”.

Parmi les secteurs les plus touchés, le BTP semble être particulièrement concerné, mais Mimsy Daly anticipe : “à un moment ou un autre, toutes les entreprises du territoire seront amenées à faire face à des cas de Covid, donc l'idée, c'est de se préparer au mieux à cette situation avec les salariés”.

Damien Chaillot