Les élèves du BTS Électrotechnique au Lycée Jules Garnier à Nouméa vont se mobiliser sur trois projets pédagogique innovants destinés au développement durable. L’initiative a été inaugurée par le membre du gouvernement en charge de la transition énergétique et des énergies renouvelables, Christopher Gygès.

Détenteur du label « Établissement en démarche globale de développement durable » ou E3D depuis 2014, le lycée polyvalent Jules-Garnier entend bien poursuivre sa démarche d’éducation au développement durable, en misant cette fois-ci sur des technologies d’avenir. 

« L'engagement du lycée en matière de développement durable et de transition énergétique remonte à quelques années. Nous sommes heureux de pouvoir proposer des projets ambitieux avec du matériel actuel », a indiqué Marc Barbier, professeur à l'origine de cette initiative. C'est dans cette optique que le lycée a noué un partenariat regroupant plusieurs acteurs, dont l'Agence calédonienne de l'énergie (Ace) et le cluster Synergie, afin de lancer trois projets innovants au sein de la deuxième année de BTS électrotechnique. 

Énergie solaire 

« Une partie des lampadaires du lycée fonctionnent désormais à l’énergie solaire », a annoncé Marc Barbier. Outre le fait d’éclairer une zone qui ne l’était pas encore, cette opération permet d’ancrer les bâtiments dans une réduction énergétique. Autre projet : l'installation d'une borne de recharge de véhicules électriques à l'entrée du lycée. Enfin, un banc de mesure composé de sept chauffe-eau électriques (solaire, pompe à chaleur, hélio-thermodynamique, etc.) pour déterminer les plus efficaces en termes de confort et de consommation électrique. 

Tous les systèmes doivent produire 35 litres d'eau chaude à 55°C par personne et par jour, avec une hypothèse de consommation de quatre douches le soir et deux douches le matin. « Il s’agit d’un projet unique au monde, qui va nous permettre de valider que l’eau chaude sanitaire solaire est la solution la plus écologique et la plus économique pour produire de l’eau chaude », a déclaré Laurent Fisher, gérant de la société de chauffe-eau solaire Syrius Solar Industry.

Filière d’avenir

Ces trois projets auraient dû aboutir à la fin de l’année 2021, mais la crise sanitaire n’a pas permis de respecter le calendrier initial. Ce sera donc à la classe de cette année de finaliser le travail pour fin 2022. L'évaluation des chauffe-eaux démarrera en juillet, et pour six mois. La classe de BTS sera chargée de concevoir l’automatisation du suivi, notamment grâce à un ordinateur doté d'une interface pour comparer les consommations.

Cet engagement plaît aux élèves, comme en témoigne Emmanuel Despujol : « On a de la chance d’avoir des terrains et des ressources en Nouvelle-Calédonie. L’énergie verte, c’est l’avenir du pays et les jeunes Calédoniens l’ont bien compris. » Christopher Gygès, membre du gouvernement chargé de l’économie numérique et de l’énergie, a ajouté « nous sommes sur la construction d’une vraie filière d’avenir pour les jeunes et ils peuvent compter sur le soutien du gouvernement ». 

Partenariats et financement  

Le banc de mesure pour les systèmes de production d’eau chaude est une initiative du cluster pour la transition énergétique Synergie. Elle s’inscrit dans un projet commun de promotion des chauffe-eau solaires par le gouvernement et le cluster, à la suite de la structuration de la filière en mai 2021. Ce projet a été financé par l’agence calédonienne de l’énergie à hauteur de 1,8 million de francs pour la mesure et la métrologie, et par Synergie à hauteur de 1,3 million de francs pour certains équipements.

Par ailleurs, de nombreux partenaires ont également permis de mener à bien cette opération pilote : Energie Nouvelle ; Energie NC ; Sunzil ; Syrius Solar NC ; Pacific Héol ; Socométra ; Solis ; Schneider et Socadis ; SDEL pour les candélabres.