Nouvelle-Calédonie : L'emploi en forte baisse en province Nord, conséquence de la fermeture de l'usine de Koniambo

Nouvelle-Calédonie : L'emploi en forte baisse en province Nord, conséquence de la fermeture de l'usine de Koniambo

Depuis la fermeture de l'usine du Nord de Koniambo Nickel (KNS) en août 2024, l'économie de la zone Voh-Koné-Pouembout (VKP) subit un net ralentissement. Une situation qui a entraîné une forte diminution de l'offre d'emploi en province Nord. Focus avec le reportage de nos partenaires de CALEDONIA.

La province Nord est en proie à un ralentissement économique profond, résultante de la fermeture de l’Usine du Nord de KNS.

Selon Cap Emploi, l'offre d'emploi globale a chuté de 60 % dans la région. Marie-Claire Hmae, cheffe d'agence à Cap Emploi Koné, décrit la situation : « Aujourd’hui, on se retrouve avec une demande bien supérieure à l’offre. On est actuellement à 62 offres d’emploi disponibles, et on a environ 4 800 personnes inscrites comme demandeurs d’emploi. Ce sont des offres qui relèvent plus du secteur public, métier de gestionnaire administratif, santé, infirmiers, sages-femmes, donc des métiers en tension, et quelques métiers dans le commerce, le bâtiment, mais cela reste très ponctuel et rare par rapport à ce qu’on avait avant (…) Le transfert de compétence est parfois possible, parfois non, et on n’a pas forcément de solution d’emploi à fournir à nos usagers ».

Didier Alard, directeur de l’association GEVKPP, un groupement d'employeurs actif sur la zone depuis 2022, dresse un constat similaire. L'association met en relation ses entreprises adhérentes avec des demandeurs d'emploi. Mais depuis la fermeture de l'usine, 47 salariés du GEVKPP ont perdu leur emploi. « On est plutôt dans le cercle secondaire, tout ce qui gravite autour de l’usine. Au bout d’un mois, ça a été la descente aux enfers, et on a énormément de mal à la remonter ».

Cap Emploi et le GEVKPP sont désormais les seules structures centralisant les offres d'emploi sur la zone. En effet, après la fermeture de KNS, les cinq agences d'intérim de Koné ont cessé leurs activités. Un ralentissement était déjà perceptible un an auparavant. « Nous avions déjà constaté un ralentissement certain l’année précédente, des offres et du volume d’activité, de l’ordre de -55 %. Puis, suite à la fermeture, c’est brutalement tombé à 99 % du volume en moins pour l’ensemble des sociétés de travail temporaire travaillant sur la zone ».

D'après l'Observatoire Emploi Formation de Nouvelle-Calédonie, le territoire comptabilisait récemment 10 409 demandeurs d'emploi pour seulement 1 445 offres disponibles. 

Damien Chaillot