Le port autonome de la Nouvelle-Calédonie (PANC) entame un vaste programme de modernisation à horizon 2028. L’objectif est de consolider son rôle économique stratégique dans le Pacifique sud en développant ses infrastructures, en diversifiant ses activités et en renforçant son intégration urbaine. Une transformation profonde du port autonome, construit autour de cinq axes structurant, présenté par le gouvernement local ce mardi.
Premier axe : Modernisation du terminal de commerce
Le terminal de commerce, qui réceptionne 95 % des importations calédoniennes, va bénéficier d’importants travaux. La construction du poste 8, un quai de 250 mètres, est prévue pour 2025-2026, avec un budget de 1,5 milliard de francs. Un nouvel espace logistique de 20 000 m² est également à l’étude. Par ailleurs, la réorganisation des flux de marchandises inclura une automatisation des contrôles pour un coût estimé à 150 millions de francs CFP (1,25 million d’euros). Un renforcement des dispositifs de sécurité, à hauteur de 300 millions FCFP (2,5 millions d’euros), viendra compléter l’ensemble.
Second axe : Développement du secteur croisière
Avec 130 escales par an et plus de 2,6 milliards FCFP (21.8 millions d’euros) de retombées économiques, le secteur de la croisière sera renforcé par deux projets : une amélioration de la Gare maritime Ferry (GMF) d’ici 2026, pour un montant de 400 millions FCFP (3.35 millions d’euros), et la création d’un nouveau terminal de croisière en petite rade à l’horizon 2028.
Troisième axe : Création d’un pôle scientifique et technique régional
Le port ambitionne de devenir un centre régional pour la recherche maritime et les technologies innovantes. Ce pôle accueillera des navires scientifiques et câbliers, et vise à favoriser les partenariats public-privé, la filière Bluetech et la création d’emplois qualifiés.
Quatrième axe : Renforcement de la filière de maintenance et de déconstruction navale
La mise aux normes de la cale de 1 000 tonnes a débuté en 2024. En 2025, une plateforme de traitement de 1 000 m² sera ouverte, pour un coût de 200 millions FCFP (1.67 million d’euros). Un service de nettoyage de coques verra également le jour, notamment pour répondre aux standards des marchés australien et néo-zélandais.
Cinquième axe : Intégration urbaine et développement durable
Le PANC collabore avec la Ville de Nouméa pour harmoniser ses projets avec l’espace urbain. Cela comprend la réorganisation des flux autour de la GMF, pour un coût estimé de 35 millions FCFP (293 000 euros), la mutualisation des infrastructures et le lancement du RENAQ – un système de raccordement électrique des navires à quai -financé à hauteur de 1,5 milliard FCFP (12,5 millions d’euros).
Avec 1 039 emplois directs et un trafic annuel de 5 milliards de tonnes de marchandises, dont 100.000 conteneurs, le port autonome entend s’imposer comme un acteur régional incontournable, au service de l’économie, de l’emploi et de la transition écologique.
Damien Chaillot