Nouvelle-Calédonie : Le Congrès adopte une aide à l’énergie au bénéfice des chômeurs

© Baptiste Gouret/ Les Nouvelles Calédoniennes

Nouvelle-Calédonie : Le Congrès adopte une aide à l’énergie au bénéfice des chômeurs

Financée à travers un mécanisme de l’Union européenne, elle devrait profiter à environ 10 000 personnes sans emploi depuis la crise survenue en mai et qui font face à des difficultés pour régler leurs factures d’électricité. Son montant est plafonné à 20 000 francs par bénéficiaire.Précisions avec notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.


Plus de six mois après le déclenchement des violences, les responsables politiques en sont toujours à traiter l’urgence d’une crise économique sans précédent. Ce mardi, au Congrès, les élus ont voté en faveur de la création d’une aide à l’énergie exceptionnelle et temporaire au profit des personnes sans emploi, indemnisées au titre du chômage total, pour leur permettre de payer leurs factures d’électricité. Une mesure sociale qui vise également à éviter le risque d’impayés pour Enercal, déjà en grande difficulté financière. "C’est un texte attendu par un certain nombre de ménages", a dit Adolphe Digoué, membre du gouvernement en charge de l’économie, en introduction de la séance.

Un budget de 200 millions

Le projet de délibération, adopté ce mardi matin par 26 voix pour et 14 abstentions, prévoit la prise en charge, par le gouvernement, de la facture d’électricité des bénéficiaires pour un montant plafonné à 5 000 francs par mois pendant quatre mois. En cas de précédents impayés, elle pourra également prendre la forme d’un paiement des arriérés auprès du fournisseur d’électricité dans la limite de 20 000 francs par bénéficiaire. L’aide sera versée par la Cafat directement aux distributeurs (Enercal et EEC).

Le dispositif concerne essentiellement les ménages les plus précaires, et en particulier ceux qui ont subi les conséquences de la crise survenue en mai. Trois catégories de bénéficiaires ont été identifiées par le gouvernement dans le projet de délibération : les personnes indemnisées au titre du chômage total "exactions", celles qui étaient indemnisées au titre du chômage total de droit commun au déclenchement de la crise, en mai, et enfin celles qui sont entrées dans le dispositif de chômage total entre juin et septembre. Une période finalement élargie jusqu’à décembre, à travers un amendement adopté à la majorité, afin d’y intégrer les personnes ayant perdu leur emploi ces trois derniers mois.

Avec cet élargissement, la mesure devrait concerner 9 687 personnes, selon les estimations de la Cafat. Dans cette hypothèse, le coût du dispositif atteindrait 194 millions de francs. Un chiffre qui frôle avec son plafond. Financée par la réaffectation d’une subvention de l’Union européenne relative à la transition énergétique, cette aide à l’énergie dispose d’un budget maximum de 200 millions de francs.

"Mesure d’assistanat"

Quid d’un éventuel dépassement ? La question a été posée par Philippe Dunoyer, qui a mis en doute la capacité des services de la Cafat de définir précisément le nombre de bénéficiaires. "On doit savoir, en cas de dépassement, quels crédits on devra mobiliser, ou alors inscrire dans le projet de délibération que cela s’applique dans la limite des crédits disponibles, à savoir 200 millions de francs", a demandé l’élu Calédonie ensemble, quitte à priver certains potentiels bénéficiaires de ce coup de pouce financier.

Ce dernier s’est également interrogé sur la pertinence des critères d’attribution, qui prennent en compte des situations vieilles de six mois, au risque de verser l’aide à des personnes qui ont retrouvé un travail. "Je pense qu’il faut la consacrer à ceux qui sont encore au chômage."

Pour Muriel Malfar-Pauga, membre du groupe Loyalistes, "il est inadmissible de mettre de côté les travailleurs indépendants". Le dispositif concerne en effet uniquement d’anciens salariés disposant de droits au chômage. Les groupes Loyalistes et Rassemblement se sont abstenus de voter la création de cette aide à l’énergie. "Nous devons tout concentrer sur des dispositifs permettant la relance économique" et non sur "des mesures d’assistanat", a justifié François Suve, présidente des Loyalistes.

Par Les Nouvelles Calédoniennes