Nouvelle-Calédonie : La SLN se dirige vers l’arrêt de l’activité sur ses sites à Thio, les salariés bientôt au chômage total

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Nouvelle-Calédonie : La SLN se dirige vers l’arrêt de l’activité sur ses sites à Thio, les salariés bientôt au chômage total

Depuis le 14 mai 2024, les sites miniers de Thio, exploités par la Société Le Nickel (SLN), sont bloqués et inaccessibles en raison de mouvements de contestation ayant éclaté sur le territoire. Cette situation a conduit à des répercussions économiques et sociales majeures pour les 230 salariés du site, dont 177 sont aujourd’hui concernés par une cessation de leur contrat. Focus avec le reportage de notre partenaire de CALEDONIA.


Le 14 octobre dernier, la direction de la SLN annonçait la mise en sommeil des trois sites d’exploitation de Thio. Conséquence directe : 177 des 230 salariés ont été placés en "chômage partiel spécifique exaction". Faute de reprise d’activité depuis lors, ces employés basculeront dans 48 heures, ce jeudi 12 décembre 2024, en régime de "chômage total spécifique exaction", un dispositif comprenant une indemnité dégressive sur neuf mois.

Des dégâts matériels et des licenciements évoqués

L’accès aux sites de Thio étant toujours impossible, la SLN dispose de peu d’informations directes, mais évoque des dégâts conséquents causés sur place. Selon des informations rapportées par les partenaires de Caledonia, l’entreprise aurait envoyé des courriers de rupture de contrat à certains salariés en invoquant un cas de force majeure. Cette procédure suscite de vives contestations.

Dans une lettre ouverte adressée à la direction, l’intersyndicale de la SLN à Thio a exprimé son désaccord : « La mise en sommeil de Thio n’est pas, à notre sens, un évènement justifiant la rupture des contrats de travail pour force majeure des salariés qui y sont affectés, car il aurait été possible d’opérer un transfert des salariés sur d’autres établissements de l’entreprise ». Selon les syndicats, aucun des 177 employés concernés n’aurait signé ces ruptures de contrat à ce jour.

Une inquiétude croissante chez les salariés

La perspective de passer au chômage total suscite des inquiétudes chez les travailleurs, comme l’a confié un salarié sous couvert d’anonymat au micro de Caledonia : « Nous ce qu’on veut, c’est être au chômage partiel, parce qu’on est encore dans l’entreprise. Si on est au chômage total, on n’est plus rien pour la SLN. Voilà notre logique, on ne veut pas cautionner la fermeture du centre minier ».

L’inquiétude de la mairie de Thio

La mairie de Thio assure qu’elle poursuit les échanges avec les coutumiers afin de libérer les accès au site minier, évoquant une rencontre prévue ce mercredi 11 décembre.
Jean-Patrick Toura, maire de Thio, au micro de Caledonia : « Il y a beaucoup de constats à faire : sur le matériel dégradé, incendié, l’aspect environnemental aussi, les compteurs, le travail de curage sur la mine, qui n’a pas été fait depuis avril 2024, alors que la saison des pluies va bientôt arriver. Donc je crains pour nos criques, nos rivières. Il faut qu’on réagisse tout de suite. Si on pouvait faire cela, déjà, ce serait un grand pas. Après, on verra au fur et à mesure le reste des démarches à faire (…) Si l’activité minière s’arrête à Thio, tous les autres sont impactés. Cela impacte les autres communes alentour : Boulouparis, La Foa, jusqu’à Nouméa. Donc on ne peut pas dire que seule Thio est impactée, mais au niveau de la commune, on voit que les commerces n’ouvrent pas tout le temps, seulement de temps en temps. On n’a plus l’activité minière qui faisait qu’ils étaient ouverts tout le temps »

 

Damien CHAILLOT