La Société Le Nickel (SLN) a annoncé la suspension de ses activités sur le site minier de Thio, en Nouvelle-Calédonie, dans un communiqué interne, évoqué par nos partenaires de CALEDONIA. Cette décision affectera 230 employés ainsi que 120 postes indirects liés à la sous-traitance.
Les trois mines de Thio, situées sur les sites du Plateau, du Camp des Sapins et de Dothio, seront temporairement fermées. Une suspension qui devrait aboutir à la mise au chômage partiel des employés concernés pendant une période de neuf mois, selon l’entreprise.
Cependant, la fermeture aura un impact économique significatif pour la région, notamment en raison de la perte des contrats de sous-traitance, estimés à 3,7 milliards de francs CFP (31 millions d’euros), et la menace pour les emplois indirects associés. Cette décision soulève également des préoccupations pour l'approvisionnement de l'usine métallurgique de Doniambo, située à Nouméa, qui dépend de Thio pour environ 20 % de son minerai.
Le site de Thio est bloqué depuis le 2 avril 2024 à la suite d’un conflit concernant les nuisances liées aux transports miniers, conflit qui s’est intensifié avec des mouvements sociaux liés à des questions politiques locales. Des émeutes survenues le 13 mai 2024 ont entraîné des dommages importants aux infrastructures, y compris des équipements industriels et des bâtiments, rendant l’exploitation du site impossible. La SLN évoque des destructions d’équipements et des blocages répétés qui ont contraint l’entreprise à suspendre ses activités sur place.
Bien que la SLN espère une reprise éventuelle de ses opérations à Thio, la situation actuelle ne permet pas d'envisager une réouverture à court terme. Jean-Patrick Toura, maire de Thio, a exprimé son inquiétude face à cette annonce, soulignant la dépendance économique de la commune à l’activité minière.
Damien Chaillot