La Fédération des professionnels de santé (FPLS) note une multiplication des faits de violence ces dernières semaines à l’encontre des professionnels de santé. Une absence de sécurité qui participe à la pénurie de soignants à laquelle fait face la Nouvelle-Calédonie. Détails avec notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.
Un infirmier du Nord frappé à coups de poing par un patient, le véhicule d’une sage-femme de la côte Est vandalisé, des parpaings lancés sur des voitures de soignants, des refus d’entrer dans les domiciles… Ces dernières semaines, les faits de violence ou d’intimidation envers les soignants se sont multipliés un peu partout sur le territoire. Face à cette recrudescence d’agressions physiques et verbales, la Fédération des professionnels libéraux de santé (FPLS) lance un "appel urgent" aux pouvoirs publics. "Dans un contexte déjà tendu, marqué par une pénurie critique de soignants, ces agressions aggravent encore la situation et découragent celles et ceux qui tiennent encore le système à bout de bras."
Une récente étude menée par Quidnovi à la demande de la Fédération a en effet mis en lumière la volonté d’un soignant sur deux de quitter prochainement la Nouvelle-Calédonie. Le manque de soignants se fait déjà ressentir partout sur le territoire, conduisant le gouvernement à faire appel à des médecins étrangers, en provenance d’Afrique notamment.
Des mesures "concrètes et rapides"
"La sécurité des soignants a été clairement identifiée comme une priorité vitale pour maintenir l’offre de soins sur l’ensemble du territoire", reprend la FPLS, qui condamne ces actes de violence et demande aux autorités de mettre en place des "mesures concrètes et rapides" pour assurer la sécurité des professionnels de santé. Un texte de loi visant à garantir leur sécurité à l’échelle nationale a été adopté en première lecture par l’Assemblée nationale le 14 mars, et doit être examiné par le Sénat les 6 et 13 mai. "Mais nous réaffirmons la nécessité d’initiatives locales immédiates", insiste la Fédération.
Il y a une semaine, l’Alliance des infirmier·ère·s calédoniennes (Adic) exhortait elle aussi les pouvoirs publics calédoniens à réagir pour attirer et surtout retenir les soignants en Nouvelle-Calédonie. "Protéger les soignants, c’est protéger l’accès aux soins de toute la population", affirme la FPLS.
Le gouvernement condamne des "actes inqualifiables" Dans son communiqué, le gouvernement a tenu à exprimer "sa solidarité unanime envers tous les soignants" et rappelle que les lieux de soins " doivent rester des sanctuaires, protégés de toute forme de violence". L'exécutif en profite pour demander aux représentants des collectivités ainsi qu'aux responsables religieux et coutumiers de "rappeler, dès que possible, que les établissements médicaux sont un bien commun qu'il convient de préserver dans l'intérêt de tous et de chacun". |
Par Les Nouvelles Calédoniennes