La France a produit 4,58 millions de tonnes de sucre de betterave lors de la campagne 2024-25, une production en hausse qui lui permet de se maintenir à la première place en Europe, a annoncé jeudi Cultures Sucre.
Lors de la dernière campagne, "32,9 millions de tonnes de betteraves sucrières ont été récoltées" sur plus de 411.000 hectares travaillés par 23.000 planteurs, essentiellement dans le nord du pays, selon un communiqué de Cultures Sucres, association regroupant planteurs et fabricants.
Avec ce volume, la France se rapproche de son niveau de 2019-20 (4,9 millions de tonnes de sucre), soit le niveau de production précédant la terrible année de 2020 qui avait vu la récolte française chuter de près d'un tiers après une épidémie de jaunisse de la betterave.
Par ailleurs, "près de 2 millions de tonnes de cannes à sucre" (qui pourront donner environ 174.000 tonnes de sucre de canne) ont été récoltées dans les départements et régions d'outre-mer (DROM) pendant la campagne, sur 35.220 hectares. "Ces performances permettent à la France de rester le principal producteur en Europe, le deuxième producteur de sucre de betterave dans le monde, et le premier producteur européen d'alcool agricole", souligne l'association.
Ces performances sont d'autant plus notables, pour Cultures Sucres, qu'elles s'inscrivent dans "un contexte économique, politique, climatique et international globalement défavorable".
Parmi ces "défis majeurs": la gestion des aléas climatiques, avec cette année un temps particulièrement sec dans les régions de production succédant à une année trop pluvieuse, la réduction du nombre d'usines - avec aujourd'hui 20 sucreries en France contre 25 en 2019-20 - et la nécessité de décarboner, ce qui "pousse la filière à innover et investir dans la recherche pour rester compétitive".
Les planteurs, qui se plaignent également de "la pression réglementaire" et d'"impasses techniques", ont obtenu la ré-autorisation dérogatoire en France de l'acétamipride, un pesticide néonicotinoïde toxique pour les pollinisateurs, avec l'adoption récente de la loi dite Duplomb.
Ce produit est autorisé en Europe jusqu'en 2033 et les agriculteurs estiment subir une concurrence déloyale de leurs voisins européens. Sa réautorisation sous conditions en France ne sera effective que si le Conseil constitutionnel, récemment saisi, valide la loi dans les prochaines semaines.
Pour Philippe Reiser, directeur général de Cultures Sucre, il est "indispensable de maintenir cette activité agricole et industrielle qui permet à notre pays de bénéficier d'un atout de souveraineté à la fois alimentaire (sucre, pulpes pour l'élevage), énergétique (bioéthanol) et sanitaire (gels hydroalcooliques)".
Avec AFP