La province Sud et le WWF France ont signé, ce mercredi 16 juillet, une convention qui vient concrétiser plus de vingt ans de partenariat. Objectif : mettre leurs forces en commun, notamment grâce au Parc forestier, pour préserver la "biodiversité exceptionnelle" du Caillou, à commencer par la forêt sèche qui a quasiment disparu. Détails avec notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.
Ce n’était pas Bougival, mais la signature d’une convention entre la province Sud et le WWF, ce mercredi, au Parc forestier, représente un grand pas pour la préservation des écosystèmes calédoniens et a récolté un tonnerre d’applaudissements parmi les participants.
Entre les mains de Véronique Andrieux, directrice générale du WWF France, et de Philippe Blaise, premier vice-président de la province Sud, un document qui concrétise un partenariat de cinq ans visant à renforcer les actions en faveur de la préservation de la biodiversité du pays.
Concrètement, il permettra de mobiliser les bénévoles de l’association sur des actions de prévention, de protection et de conservation des écosystèmes. Un accord qui plonge ses racines dans plus de vingt ans de collaboration entre le World Wild Foundation et le Parc forestier, qui accueillera d’ailleurs bientôt une villa pour y héberger ses membres.
Entre 60 000 et 80 000 visiteurs par an
Le lieu n’a pas été choisi au hasard. Le Parc zoologique et forestier reçoit chaque année entre 60 000 et 80 000 visiteurs, dont un tiers d’enfants et joue donc un rôle clé dans la sensibilisation à l’environnement. Ce partenariat permettra d’approfondir les actions de connaissance, de protection et de conservation de la biodiversité et les opérations d’éducation environnementale.
L’accord sera donc axé sur la lutte contre les espèces envahissantes, la sauvegarde des espèces végétales menacées, la sensibilisation du grand public, notamment des enfants, la gestion des animaux du Parc et surtout sur un des grands succès du Parc, la protection de la forêt sèche. "En Calédonie, cela ne fait que trente ans que l’on a pris conscience de la valeur du patrimoine naturel de la forêt sèche. Et depuis vingt ans, avec les plantations qui ont été faites sur des parcelles, on a complètement changé le visage du parc forestier. Avant, c’était un parc à l’ancienne avec des plantes décoratives. Aujourd’hui, il y a une vraie valorisation de la forêt sèche", se félicite Philippe Blaise.
Pour son premier séjour en Calédonie, à l’occasion de cette signature, Véronique Andrieux a pu prendre la mesure de ce succès. "On a parcouru le parc et on y voit des zones qui ont plus de 20 ans, qui avaient été couvertes d’invasives et qui aujourd’hui sont peuplées d’essences endémiques de forêt sèche, parfois micro-endémiques. Ça fait plaisir et c’est notre raison d’être", explique la directrice générale, qui a eu l’opportunité en une semaine de découvrir un peu des trésors du pays, notamment à Bourail et à Gohapin. "La Calédonie possède une biodiversité exceptionnelle. Moi qui ai travaillé en Amazonie ou en Afrique, la richesse que je vois ici me met des paillettes dans les yeux. C’est un trésor", avoue-t-elle.
Mais un trésor fragile qui subit de nombreuses pressions, principalement en raison des activités humaines. "Je pense notamment aux incendies, insiste Véronique Andrieux. Les incendies sont une vraie cause nationale. Il faut redoubler d’efforts et ne surtout pas baisser la garde."
Selon les experts, il y a 3 500 ans, les forêts sèches occupaient près d’un quart de la surface du pays, soit 4 500 km2. De nos jours, ces écosystèmes se sont réduits comme peau de chagrin. Des reliques, qui ne se trouvent plus qu’en quelques fragments, représentant 2 à 3 % des surfaces initiales (soit un total de 175 km2). De là à ce que ces forêts soient rayées de la carte, il n’y a plus qu’un pas.
Par Les Nouvelles Calédoniennes