Nouvelle-Calédonie : En cas d’indépendance, « comment assurer le maintien et la qualité des soins et de la formation ? »

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Nouvelle-Calédonie : En cas d’indépendance, « comment assurer le maintien et la qualité des soins et de la formation ? »

Lors de la deuxième journée de travail sur les conséquences du oui et du non au référendum d’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, les délégations politiques et le ministre des Outre-mer ont évoqué les relations avec Wallis et Futuna et la Polynésie, ainsi que les thèmes de la santé, l’éducation et les transports. 

Environ 50 milliards de Fcfp (419 millions d’euros). C’est, selon le député UDI Philippe Dunoyer, membre de la délégation non indépendantiste Calédonie ensemble, les financements qui manqueraient dans l’éducation en cas d’indépendance. Dans la santé, ce sont 6 milliards par an que l’État investit, depuis 2000, pour le Médipôle et le CHN de Koné, indique le document du oui et du non. À cela s'ajoutent les dépenses et aides liées à la crise sanitaire : 10 milliards de Fcfp de subvention en 2021, et un PGE de 28,6 milliards et près de 156 millions de Fcfp de vaccins (gratuits). 

« Il faut absolument s’assurer, quoiqu’il arrive et en fonction des deux perspectives, des conséquences qu’un choix ou l’autre aura sur la qualité des soins et l’éducation de nos enfants », a commenté le député Philippe Dunoyer. « Les diplômes calédoniens sont des diplômes français (…) ce qui leur permet de poursuivre des études supérieures en France et en Europe et surtout d’avoir un niveau de diplôme qui est reconnu dans le Monde », a-t-il ajouté. « Il faut que les responsables indépendantistes nous expliquent comment assurer le maintien et la qualité des soins et la qualité de la formation ». 

Sur le volet transport, la Nouvelle-Calédonie est compétente : elle est actionnaire majoritaire de ses compagnies aériennes domestiques comme internationale. Cependant, le document fourni par les services de l’État rappelle son intervention par le mécanisme de défiscalisation. AirCalin a notamment bénéficié d’une défiscalisation de 200 millions d’euros pour le renouvellement de sa flotte. On y précise aussi les aides dans le cadre de la crise sanitaire : un PGE de 500 millions de Fcfp pour Air Calédonie, 4,8 milliards de Fcfp pour AirCalin. En cas d'indépendance, la Nouvelle-Calédonie devra aussi reprendre la gestion de l'aéroport international de la Tontouta, actuellement aéroport d'État. 

35 000 Wallisiens et Futuniens en Nouvelle-Calédonie 

D’après le député Philippe Dunoyer, c’est sur les relations entre l’archipel et les autres Collectivités d’Outre-mer du Pacifique que les échanges ont été les « plus mouvementés ». La Nouvelle-Calédonie entretient des liens particulièrement étroits avec Wallis et Futuna. Des liens humains, culturels, sanitaires, éducatifs, économiques et même administratifs. « Il y a aujourd’hui une deuxième voie de recours juridictionnel en Nouvelle-Calédonie. Quand le tribunal de Mata ‘Utu rend une décision, s’il y a appel, il est suivi en Nouvelle-Calédonie », rappelle le député. 

« En cas de non (à l’indépendance, ndlr), il s’agira de renforcer nos relations avec Wallis et Futuna et la Polynésie française » assure de son côté Willy Gatuhau, maire de Païta et membre de la délégation loyaliste l’Avenir en Confiance. « La Nouvelle-Calédonie c’est aussi 35 000 calédoniens d’origine wallisienne et futunienne », rappelle-t-il, « ces 35 000 calédoniens vont être amenés à s’exprimer et du résultat de ce référendum dépendra nos relations avec Wallis et Futuna ».