Le gouvernement, représenté par Gilbert Tyuienon et Vaimu’a Muliava ont tenu une conférence de presse pour faire passer un message simple et clair : libérer les axes en ce long week-end d’Ascension pour garantir un accès aux soins et à la nourriture "n’est plus une option" sans quoi davantage de Calédoniens perdront encore la vie. Précisions avec notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.
Un vibrant appel au calme
Alors que la situation du pays s’enlise en ce sixième jour d’émeutes, le gouvernement réitère avec force son appel au calme et à l’apaisement "qui n’est pas une option" et qui est également relayée largement au sein de la société, notamment par l’ensemble des institutions, le monde religieux, le conseil des aires coutumières, le Sénat coutumier, ainsi que le CCAT, assure le gouvernement.
"Nous sommes à un moment où le pays compte ses morts. Voilà six jours que l’on vit dans la peur et le doute, que les gens se demandent comment vont-ils pouvoir se soigner ou même manger. Personne n’aura gagné. Il n’y a pas de victoire car on est tous perdants, qu’on soit indépendantistes, loyalistes ou qu’on se fiche de la politique, martèle Vaimu’a Muliava, qui a de nouveau adressé un vibrant discours aux Calédoniens et notamment aux jeunes qui sont toujours sur les barrages. Quand je vois cette misère sociale qui s’exprime aujourd’hui et tous les outils qui sont détruits, je le dis ; vous vous punissez vous-mêmes, vous nous tuez vous-mêmes. Tout cela ne fait qu’attiser la haine. Nous appelons tout le monde à la raison. Réfléchissez, non seulement avec la raison mais avec le cœur"".
Lire aussi : Nouvelle-Calédonie : Un responsable de l'hôpital de Nouméa s'alarme des difficultés d'accès aux soins
Libérer les accès devient urgent
Alors que les "deux à trois dernières nuits" ont globalement été plus calmes à l’échelle de l’agglomération, selon Gilbert Tyuienon, le porte-parole du gouvernement demande de tirer à profit cette période de l’Ascension "pour se poser". "Notre héritage à tous c’est la paix. Profitons de ce long week-end pour que tous ensemble on remette en route notre pays. Si on n’arrête pas l’engrenage d’ici la semaine prochaine, la situation va s’aggraver lourdement. Il fait libérer les accès aux soins pour que le fonctionnement des hôpitaux puisse se rétablir."
Lire aussi : Nouvelle-Calédonie: 3.200 personnes bloquées en l'absence de vols
C’est donc le principal message que veut faire l’exécutif : il est urgent, si ce n’est impératif de libérer les accès d’ici-là. "Là aussi, ce n’est plus une option. Des gens meurent à cause de ces blocages parce qu’ils ne peuvent plus être dialysés, qu’ils ne peuvent plus se faire soigner, avoir accès à leur chimiothérapie, accoucher et même se nourrir. Nous exhortons les Calédoniens, en particulier les jeunes sur les barrages à rétablir les routes, poursuit Vaimu’a Muliava, qui précise que "le pays n’est pas en pénurie", mais ne peut acheminer les marchandises (denrées alimentaires, médicaments, produits de première nécessité) en raison de ces barrages.
En clair, l’exécutif qui "n’a que sa parole comme arme" et n’est pas compétent en matière de sécurité (qui dépend de l’État) semble néanmoins passer un message aux émeutiers : d’importants moyens devraient être envisagés pour libérer ces axes, s’ils restent bloqués à l’issue de ce long week-end.
Un jeune mort à La Conception
"Un jeune de La Conception est mort aujourd’hui accidentellement en jouant avec une arme", a déclaré Vaimu’a Muliava, se refusant à tout autre commentaire sur les circonstances de ce drame.
Par Les Nouvelles Calédoniennes