Nouvelle-Calédonie : Avec la rénovation du pôle technique, la province Sud lance la reconstruction de ses bâtiments publics

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Nouvelle-Calédonie : Avec la rénovation du pôle technique, la province Sud lance la reconstruction de ses bâtiments publics

Situé à l’entrée de la Vallée-du-Tir, le bâtiment avait été incendié à deux reprises aux premiers jours des émeutes. Le haut-commissaire Louis Le Franc et la présidente de la province Sud Sonia Backès ont visité les lieux, ce mardi 15 avril, avant le lancement des travaux de rénovation financés à 80 % par l’État, premier chantier d’une reconstruction publique chiffrée à 2,2 milliards de francs pour la Maison bleue. Un sujet de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.

Depuis la rue, les dégâts semblent se limiter à quelques vitres brisées. Ce n’est qu’à l’intérieur que se dévoile l’étendue des dégradations qui ont touché le pôle technique de la Direction de l’aménagement, de l’équipement et des moyens (DAEM) de la province Sud. Le bâtiment, situé rue Edgard-Unger, à l’entrée de la Vallée-du-Tir, a été incendié à deux reprises lors des deux premières semaines des émeutes, en mai 2024.

Projet phare de la mandature de Sonia Backès, il avait été inauguré trois semaines plus tôt, le 25 avril, pour accueillir 140 agents dans des locaux flambant neufs étalés sur trois étages et qui avaient coûté 1,3 milliard de francs à la Maison bleue. Il en faut aujourd'hui 181 millions supplémentaires pour le remettre en état. Ce mardi 15 avril, le haut-commissaire Louis Le Franc s’est rendu au pôle technique pour remettre officiellement à la présidente de la province Sud, Sonia Backès, l’arrêté de participation financière de l’État d’un montant de 144,8 millions de francs, soit 80 % du budget total. 

Une attention portée à la sécurisation

Les représentants des entreprises engagées sur le chantier étaient également présents. Une dizaine d’artisans et de sociétés ont été retenus. « On a alloti au maximum le chantier pour en faire profiter le plus d’entreprises possible », souligne Sonia Backès. Ce chantier de reconstruction, au-delà d’offrir de nouvelles conditions de travail décentes aux 140 agents de la DAEM aujourd’hui dispatchés entre les sites de Vallée-du-Tir et Moselle, est vu comme l’amorce d’une relance économique à travers la commande publique.

« Avec cette aide de l’État, ce sont des entreprises qui retrouvent enfin du travail », a salué la présidente de la province Sud. « Ces travaux marquent la concrétisation du soutien de l’État », a fait remarquer Louis Le Franc, pas mécontent d’avoir eu l’occasion d’inaugurer un premier chantier de reconstruction publique quelques jours seulement avant son départ de Nouvelle-Calédonie. « C’est bon pour le moral des entreprises, c’est bon pour le moral des Calédoniens, ça permet de recréer de l’activité économique ».

Près d’un an après les intrusions et les incendies, une attention particulière a été portée à la sécurisation du bâtiment. « Les enseignements ont été tirés en matière de protection bâtimentaire, en matière de sécurisation des accès, des vitres, des moyens de surveillance. Tout ça a été pris en compte », a affirmé Louis Le Franc, avant d’avertir plus largement : « Si d’aventure certains étaient tentés d’organiser de nouvelles émeutes en guise d’anniversaire pour le 13 mai, je leur dis haut et fort qu’il y aura en face un dispositif réactif, mobile, efficace, pensé ».

2,2 milliards de travaux en province Sud

La rénovation du pôle technique de la DAEM est le premier chantier d’une longue série de travaux prévus pour remettre en état les bâtiments publics du Grand Nouméa détruits. Chaque collectivité a remis à l’État une liste de ses structures touchées. La province Sud a identifié 13 bâtiments concernés (lire ci-dessous), pour un montant total de 2,2 milliards de francs. L’État financera, comme promis, 100 % des travaux pour les établissements scolaires et 80 % pour les autres bâtiments publics, soit 2 milliards de francs rien que pour la Maison bleue.

« Quatre arrêtés ont déjà été signés par l’État », a dévoilé Sonia Backès. Des appels d’offres pour les prochains chantiers sont déjà lancés et le calendrier des travaux « est accessible sur le site de la province », a annoncé la présidente. « On voit bien que les entreprises sont à l’arrêt et que le redémarrage est compliqué. Ils doivent faire des commandes, embaucher… Donc on essaie d’être le plus transparent possible ». 

Les 13 chantiers de reconstruction de la province Sud

  • Reconstruction des structures du collège de Tuband (41,6 millions, financés à 100 % par l’État)
  • Reconstruction des structures dégradées du collège Edmée-Varin à Auteuil (120 millions, financés à 100 % par l’État)
  • Remise en état du pôle technique (181 millions, financés à 80 % par l’État)
  • Reconstruction du dock de réforme du pôle technique (164 millions, financés à 80 % par l’État)
  • Reconstruction des structures dégradées du collège de Kaméré (390 millions, financés à 100 % par l’État)
  • Remise en état des structures dégradées du collège Louise-Michel à Païta (30 millions, financés à 100 % par l’État)
  • Remise en état et reconstruction des structures dégradées aux boucles de Tina (142 millions, financés à 80 % par l’État)
  • Remise en état des structures dégradées du collège de Boulari (210 millions, financés à 100 % par l’État)
  • Reconstruction des structures dégradées de Port-Laguerre (400 millions, financés à 80 % par l’État)
  • Remise en état et démolition des structures dégradées du collège de Rivière-Salée (115 millions, financés à 100 % par l’État)
  • Remise en état des structures dégradées du collège de Normandie (51,4 millions, financés à 100 % par l’État)
  • Remise en état des structures dégradées du collège Portes-de-Fer (4,9 millions, financés à 100 % par l’État)
  • Réparations du réseau routier provincial (350 millions, financés à 100 % par l’État) 

Baptiste Gouret pour Les Nouvelles Calédoniennes