Nickel : Un seuil en enrochement pour éviter les vagues de stériles miniers de la SLN

Le creek de ‘Tomuru’ – ou creek Saint-Paul –, situé en contre-bas de l’exploitation de la SLN à Thio ©Actu.nc

Nickel : Un seuil en enrochement pour éviter les vagues de stériles miniers de la SLN

La SLN et le Comité consultatif de l’environnement (CCE) ont présenté une stratégie pour réduire l’impact environnemental de l’activité minière et résorber le passif d’avant 1975, notamment en termes de rejet des stériles miniers sur les versants. Pour cela, ils ont présenté un cas concret avec le creek ‘Tomuru’ – ou creek Saint-Paul –, situé en contrebas de l’exploitation de la SLN. Les explications de notre partenaire Actu.nc.

Le Fonds Nickel est un établissement public administratif (EPA) de la Nouvelle-Calédonie, créé en 2009 sur recommandation du schéma de mise en valeur des richesses minières du territoire. Il a pour vocation de soutenir et garantir l’activité minière en période de crise mais aussi et surtout de participer à la réhabilitation des sites dégradés par cette activité et le passif, d’avant 1975.

Face aux doléances des habitants de la commune, depuis plusieurs années, le mineur et l'ensemble des institutions se sont engagées sur 22 points concrets pour traiter ce passif et résoudre les problèmes d’inondation. Et le creek ‘Tomuru’ – ou creek Saint-Paul – en est un exemple concret. A l’époque, des galets de la mine étaient poussés sur les versants, conduisant à une vague de tous ces stériles miniers (matériaux restant après l’extraction des minerais des roches). Progressivement, ils continuaient à descendre et venaient impacter directement les populations alentour.

« L’objectif de l’aménagement était de raisonner en termes d’enjeux humains et environnementaux. L’enjeu humain principal était le passage de la route permettant de rejoindre Saint-Paul. A chaque pluie, chaque forçage climatique, ces galets continuaient à descendre et à se poser régulièrement sur le radier. Cela créait un obstacle pour le franchissement », explique Antoine Guyonneau, chargé d’études techniques au Fonds Nickel.

Un chantier à 200 millions

« Si ces galets n’étaient pas arrêtés, ils se déverseraient dans la rivière Thio », confirme Antoine Guyonneau. Pour éviter ce déversement, les experts ont joué sur le profil de la rivière. Ils ont créé une cassure par un gros seuil en enrochement – fourni par la SLN – permettant ainsi de bloquer les matériaux en amont. Ensuite, le Fonds nickel a apporté les fonds supplémentaires pour financer un chantier à hauteur des 200 millions de francs CFP.

Toutefois, le problème n’était pas totalement résolu. Une fois le seuil en enrochement plein, un certain nombre de matériaux passaient par-dessus et continuaient à dévaler vers le bas. Pour améliorer la retenue, une plage de dépôt – capacité de 25 millimètres cube – entre le seuil et le radier béton a été créée. « C’est une zone tampon où les matériaux viennent se poser et où nous pouvons venir les récupérer », indique le chargé d’études techniques.

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Cette plage de dépôt – travaux terminés en 2018 – peut donc se remplir à nouveau, au gré des épisodes climatiques, préservant le passage du radier. Alors que la Nouvelle-Calédonie a connu des épisodes pluvieux assez conséquents, le dispositif n’est pas encore arrivé à saturation.  

Cependant, si les matériaux grossiers déchargés avant les années 1975 sont actuellement arrêtés par ce seuil, les eaux rouges ne le sont pas encore. « Elles sont normalement traitées en amont mais la seule solution est d’avoir quelque chose de complètement revégétalisé ». Ce qui sous-entend de fournir des efforts sur la mine, lutter contre le cerf, le feu ou encore l’érosion. Un objectif sur le long terme. 

Hugo Coëff pour Actu.nc