Deux semaines après l’annonce de la mise en sommeil de l’usine du Nord, le président de Koniambo Nickel, Neil Meadows, a convoqué la presse, ce mercredi, pour dresser un point de situation. L’occasion de revenir sur le départ annoncé de Glencore, la recherche d’un nouvel industriel et l’avenir des salariés et sous-traitants. Un sujet de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.
« On entend dire beaucoup de choses sur KNS : que l’usine ne produit pas, n’est pas viable, va fermer… Pour nous, aujourd’hui, c’est l’opportunité de présenter notre point de vue de la situation », a introduit Neil Meadows, ce mercredi 29 février. Le président de Koniambo Nickel a réuni la presse sur le site de Vavouto pour dresser un premier bilan de l’évolution de l’activité, dans une usine du Nord qui doit progressivement entrer en sommeil, deux semaines après l’annonce du départ de Glencore, actionnaire à 49 %.
L’exercice de transparence imposait en premier lieu un coup d’œil dans le rétro : « L’année dernière, on a été capable de contrôler nos procédés et d’atteindre l’objectif d’une production de 3 000 tonnes de nickel produites », rappelle Neil Meadows. Ainsi, le coût de production, estimé à « 13 000 dollars la tonne » pour un cours actuel du nickel à « 17 000 dollars », laissait entrevoir « des possibilités de rentabilité » à moyen terme.
« Un repreneur fiable »
Pas suffisant pour convaincre Glencore de rester dans le capital. Malgré la perspective d’un équilibre en 2026 et d’un retour de la rentabilité « en 2027 », dévoile le président de KNS, le groupe suisse a été découragé par des dépenses d’investissements jugées trop importantes entre 2024 et 2025. De plus, « Glencore a une vision pessimiste du cours du nickel pour les prochaines années et a considéré que le risque de financements était trop important », révèle Neil Meadows.
Après ce refus, seul le scénario d’une mise en sommeil était encore envisageable pour KNS et la SMSP, actionnaire majoritaire. « Nous avons réussi à convaincre Glencore de se maintenir pour une période minimum de six mois, le temps de vendre ses parts. » Un délai suffisant, selon Neil Meadows, pour trouver un nouvel industriel, même « s’il faudra un peu plus de temps pour concrétiser » cette reprise. Le groupe suisse leur a par ailleurs assuré qu’il céderait ses 49 % uniquement à « un repreneur fiable ».
Des infrastructures prêtes à redémarrer
Afin d’assurer l’attractivité de son usine, KNS a fait le choix de maintenir ses fours chauds pour « préserver leur intégrité » et garantir une relance rapide de l’activité (une semaine à dix jours). « Le point très positif, c’est que nos équipements sont prêts à redémarrer, les problèmes techniques sont résolus et les objectifs de production peuvent désormais être atteints. »
Avant même l’annonce du départ de Glencore, quatre groupes s’étaient montrés intéressés par une éventuelle reprise de l’usine du Nord. Neil Meadows se dit relativement confiant. « Avec de telles infrastructures, ce serait surprenant de ne pas trouver un repreneur. » KNS et la SMSP comptent toutefois sur une signature rapide du pacte nickel pour garantir des financements de l’État français au futur industriel, notamment concernant l’énergie.
En attendant, et comme annoncé par Glencore, les 1 300 salariés du complexe industriel de Koniambo sont assurés de garder leur emploi pour les six prochains mois. L’avenir est plus incertain pour les 600 sous-traitants, premiers touchés par cette mise en sommeil, avec un certain nombre de contrats « déjà rompus ». « La réduction sera significative », admet le président de KNS.
Baptiste Gouret pour Les Nouvelles Calédoniennes