L'alliance AUKUS nouée par l'Australie avec les États-Unis et le Royaume-Uni qui prive la France d'un contrat pour la fourniture de sous-marins à l'Australie « ne change en rien la stratégie indopacifique de la France », a affirmé mardi le président français Emmanuel Macron.
Cette stratégie a été « annoncée début 2018 en Inde, nous avons plusieurs partenaires dans la région » et « la France est une puissance indépendamment de tout contrat puisque nous avons un million de compatriotes qui vivent dans cette région et plus de 8 000 soldats qui y sont déployés », a déclaré le président français lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, ce mardi matin.
En outre, l'ambassadeur de France à Washington, rappelé pour consultations après la crise des sous-marins, repartira mercredi aux États-Unis avec un mandat clair pour établir les conditions d'un réengagement entre les deux pays, a ajouté Emmanuel Macron. « Sur la base de cet échange, des échanges qui se noueront dans les prochaines semaines, nous nous reparlerons avec le président Biden à la mi-octobre pour pouvoir établir les conditions d'un tel réengagement ».
« Les Européens doivent sortir de la naïveté » en « tirant les conséquences » des nouveaux choix stratégiques de États-Unis, tournés vers leur rivalité avec la Chine, a également déclaré Emmanuel Macron, après avoir signé un contrat militaire portant sur la commande par Athènes de trois frégates dans le cadre du renforcement du « partenariat stratégique » entre la France et la Grèce.
« Lorsque nous sommes sous l’effet de pressions de puissances qui parfois se durcissent, réagir, montrer que nous avons avec nous aussi la puissance et la capacité à nous défendre n’est pas céder à l’escalade, c’est simplement nous faire respecter », a martelé le Chef de l'État, alors que la France est, depuis le Brexit, le seul pays de l'Union européenne présent dans le Pacifique et l'océan Indien.