Innovation et développement durable : Des bouteilles à base de végétaux pour remplacer le plastique, bientôt produites en Polynésie

©Lyspackaging

Innovation et développement durable : Des bouteilles à base de végétaux pour remplacer le plastique, bientôt produites en Polynésie

Bientôt la fin des flacons et bouteilles en plastique en Polynésie ? Un premier pas sera fait l'année prochaine à Tahiti. Les explications de notre partenaire TNTV.

Il était l’un des intervenants du Tech4islands Summit : Nicolas Moufflet, expert en écoconception et création d’emballages, a créé en 2015, la société Lyspackaging. Deux ans plus tard, en 2017, Lyspackaging produisait des bouteilles « bio-sourcées, biodégradables et compostables certifiées alimentaires et certifiées compostables par un laboratoire Français indépendant ».  Aujourd’hui, il exporte sa technologie un peu partout : l’île Maurice, la Guadeloupe, bientôt la Guyane… et aussi la Polynésie. 

Une usine en mai à Tahiti 

Une usine sera bientôt montée à Tahiti… « Je propose une usine clés en main pour fabriquer des bouteilles et des contenants sans pétrole, végétales, écologiques. Et j’ai pu faire des rencontres et être contacté par des Tahitiens. Une société qui vient d’être créée exprès, qui s’appelle Biopac, vient d’acheter une usine clés en main qui sera montée au mois de mai », annonce Nicolas Moufflet, que nous avons contacté. Mais ses contenants, baptisés “Veganbottle” sont déjà utilisés par certaines entreprises locales qui les font venir de l’Hexagone. La société Heiva par exemple, utilise ces flacons pour son monoi. 

Bio-sourcées ? 

D’apparence, ils ressemblent aux contenants en plastique classiques et pourtant, les flacons de la société de Nicolas sont composés « de bio-polymères compostables qui sont mélangés. On travaille notamment avec du lin, du roseau, des coquillages, de la bagasse (résidu fibreux de la canne à sucre, NDLR) … On travaille avec des pépins, des noyaux, de l’argile, avec des algues -on a fait des essais il n’y a pas longtemps- donc en fait c’est plutôt de la chimie issue de déchets. On appelle ça des co-produits donc là il est question de travailler avec le coco et la bagasse ici mais Lyspackaging envoie forcément une base de travail matière qui les aide à faire après les mélanges ici et la production. (…) Tout ce qu’on utilise c’est une base organique, soit végétale, soit minérale, mais en général ce sont plutôt des végétaux. Et ces déchets-là on en fait des biomatériaux ». 

L’usine qui devrait voir le jour à Tahiti l’année prochaine « pourra dans un premier temps fabriquer à peu près 5 millions de contenants. L’objectif est à la fois de fabriquer du contenant vide, mais il y a un projet qui est aussi intégré, qui va normalement, quelques mois plus tard, sortir, c’est-à-dire qu’ils vont aussi proposer de l’eau en bouteille… », confie Nicolas Moufflet. 

La Polynésie… et peut-être, bientôt, la Nouvelle-Calédonie

Lyspackaging est un des lauréats des Tech4islands Awards 2021 qui récompense les innovations bénéfiques aux territoires insulaires. Un « Grand prix planète » qui lui a été remis cette année lors du Tech4islands Summit et qui a donné à la jeune entreprise française « encore un peu plus de visibilité ». De la visibilité et l’occasion de nouer des relations. Au Tech4islands Summit, Nicolas Moufflet confie avoir « fait un lien intéressant avec la Nouvelle-Calédonie et on espère aussi pouvoir s’implanter en là-bas assez rapidement ».

Trouver des alternatives à l’utilisation du plastique, un incontournable dans la lutte pour la préservation de l’environnement : « je pense qu’avec les problèmes environnementaux, climatiques, un souci majeur c’est régler le problème de la pollution plastique. Notre solution, ce qui est intéressant, c’est que ces emballages sont sans pétrole. Ils réduisent les émissions de CO2 d’au moins 50% par rapport à un emballage en plastique identique et surtout on va pouvoir les composter sur place sans avoir des problématiques de gestion de fin de vie des plastiques qui sont souvent mis dans des conteneurs pour être traités ailleurs ».

Manon Kemounbaye pour TNTV