Innovation en Nouvelle-Calédonie : Portraits d’entrepreneurs qui ont investi le numérique

Innovation en Nouvelle-Calédonie : Portraits d’entrepreneurs qui ont investi le numérique

© Actu.nc

Diginova, le salon du numérique, se tenait la semaine dernière à l’université de Nouvelle-Calédonie. L’occasion pour les entrepreneurs du monde digital de se faire connaître. Un article de notre partenaire Actu.nc.

Transformer le papier en digital avec la société Mobilo NC

« Nous vendons des solutions de digitalisation, le but est simplement d’arrêter le papier et d’éviter ainsi la perte d’informations », explique Mickael Fahin, partenaire depuis un an de la société Mobilo NC. Leur solution se présente sous forme d’une application, rapide et sûre mais surtout simple d’utilisation, sur la plateforme Teepee, qui s’adapte aux besoins des sociétés avec lesquelles ils travaillent. Elle est en vente sur le territoire depuis désormais quatre ans et la société compte aujourd’hui une douzaine de clients. Mickael Fahin montre sur une tablette une démo pour une société de location de voiture : « Par exemple, quand vous louez un véhicule, il n’y a plus besoin de papier avec le dessin de la voiture, elle est modélisée directement sur la tablette, tout est informatisé pour faire l’état des lieux du véhicule. Cela évite de perdre les documents et permet d’envoyer les informations directement sur une base de données. Pour l’archivage c’est parfait. » Ces solutions logicielles personnalisables s’adressent à la maintenance, la livraison, le bâtiment, l’agroalimentaire, la sécurité etc. Les sociétés peuvent ainsi compiler automatiquement leurs informations et avoir facilement des statistiques via l’analyse de leurs données.

Mickael Fahin et Jean-Marc Santini, de la société Mobilo NC, au salon Diginova 2020. qu’elle met en valeur sur sa nouvelle plateforme de vente en ligne.

Mickael Fahin et Jean-Marc Santini, de la société Mobilo NC, au salon Diginova 2020. qu’elle met en valeur sur sa nouvelle plateforme de vente en ligne.

Une jeune entreprise se lance dans les capteurs connectés

L’idée est née dans la tête de Jimmy Konneradt à travers son expérience professionnelle dans le milieu industriel. Il se rend compte que la partie maintenance préventive est bien souvent délaissée « parce qu’on ne se rend pas forcément compte de son utilité et qu’il y a un effort à faire. Effectuer des relevés demande du temps et de l’énergie, c’est contraignant. » Il décide donc de lancer son entreprise Ariès Développement. Elle développe des solutions logicielles et matérielles qui visent à simplifier et à fiabiliser des opérations de maintien et des interventions de service. « Aujourd’hui, dès que des opérateurs vont intervenir chez des clients, ils font des fiches d’intervention sous format papier. Je développe des fiches dématérialisées, qui permettent d’enregistrer toutes les opérations mais aussi de guider les opérateurs dans la réalisation de leurs actions », explique l’entrepreneur. Il propose également la confection et la production de capteurs connectés qui servent à mettre sous contrôle des machines en enregistrant leur temps de fonctionnement, leur débit, leur température ou tout autre paramètre. « Si on sait qu’il y a des opérations de maintenance à faire au bout d’un certain temps, et bien le capteur récupère cette information et l’envoie. » Les informations récupérées permettent ainsi de faire du suivi de données mais aussi de planifier des opérations de maintenance.

Jimmy Konneradt vient tout juste de lancer son entreprise Ariès Développement. Il est venu au salon Diginova 2020 pour créer des liens avec les autres entrepreneurs du numérique.

Jimmy Konneradt vient tout juste de lancer son entreprise Ariès Développement. Il est venu au salon Diginova 2020 pour créer des liens avec les autres entrepreneurs du numérique.

Motiver les petites entreprises à se lancer dans la cybersécurité

Laurent Rivaton décide de lancer sa propre société de cybersécurité, AdDo, il y a un peu plus d’un an seulement. « Je fais uniquement de la prestation de services, je ne vends ni de solutions matérielles, ni de solutions logicielles », nuance-t-il. Il accompagne les entreprises ou les organisations dans leur démarche d’amélioration de leur sécurité informatique, il les amène chez ses collègues s’il y a besoin de l’acquisition d’un pare-feu ou d’un anti-virus, par exemple. « Je les aide à avancer dans ce domaine méconnu, la cybersécurité, qui peut être anxiogène ou perçu comme étant trop technique, inaccessible. J’ai observé que les gens se sentent très démunis quand on aborde ce sujet-là. » Il explique les bonnes pratiques à avoir, les bons comportements à adopter. Il privilégie aujourd’hui un petit nombre de clients mais à qui il consacre du temps en s’adaptant aux besoins de l’entreprise. « Ce sont des partenariats sur le long terme, nous sommes dans une démarche d’amélioration en continu », précise-t-il. Désormais il aimerait réussir à convaincre également de plus petites structures à entamer ces démarches parce que « ce sont elles qui sont le plus à la traine et en difficulté en termes de cybersécurité, ça leur paraît contraignant, coûteux, compliqué… que des adjectifs négatifs. »

Laurent Rivaton a lancé son entreprise il y a un peu plus d’un an pour accompagner les entreprises pour améliorer leur cybersécurité.

Laurent Rivaton a lancé son entreprise il y a un peu plus d’un an pour accompagner les entreprises pour améliorer leur cybersécurité.

Lancement d’une plateforme de vente en ligne pour valoriser le savoir-faire kanak et océanien

A l’occasion du salon Diginova 2020, Christiane Waneissi a lancé sa plateforme de vente en ligne pacifikmarket.nc où il est possible de trouver toutes sortes de produits culturels kanak et océaniens. Ce sont des vêtements, des bijoux, des livres, des CD, avec en particulier de la musique kaneka, des objets artisanaux, des sculptures qui ont tous la particularité d’être produits par des artisans et des entreprises kanak et océaniennes. « La crise de la covid nous a forcés à trouver rapidement des solutions pour écouler la production et pour valoriser le savoir-faire des territoires où sont nos producteurs. Nos fournisseurs, ils n’ont pas de boutiques, ils travaillent chez eux et produisent des choses de qualité en petite quantité. Eux-aussi, ils ont leur place dans le digital, c’est ce qu’on veut prouver avec la plateforme ! », s’exclame Christiane Waneissi. Elle explique : « Prenez, ne serait-ce que la robe kanak, un emblème de notre culture, nous voulons la changer d’échelle et sortir ce vêtement de la catégorie robe traditionnelle car désormais, la robe kanak a évolué, elle a subi des influences. Cette robe, elle est océanienne maintenant ». La plateforme leur permet de s’ouvrir à une nouvelle clientèle puisqu’avec pacikmarket.nc il est possible d’être livré partout sur la planète.

Christiane Waneissi porte une des robes des couturières kanak qu’elle met en valeur sur sa nouvelle plateforme de vente en ligne.

Christiane Waneissi porte une des robes des couturières kanak qu’elle met en valeur sur sa nouvelle plateforme de vente en ligne.