Le gouvernement de la Polynésie a décidé d’organiser un concert caritatif en soutien aux sinistrés des incendies dans l’archipel de Hawaii, et plus précisément de l’île de Maui, où la barre des 100 morts a été dépassée. Un événement climatique dévastateur qui appelle également la Nouvelle-Calédonie à sensibiliser sur ces risques.
« Nous ne pouvons pas rester insensibles à cette tragédie ». C’est ce qu’écrivait ce weekend Moetai Brotherson, président de la Polynésie, sur les réseaux sociaux à propos des feux de forêts de Maui qui ont dévasté la ville de Lahaina la semaine dernière. « On ne peut pas juste envoyer un courrier pour dire qu’on est solidaires, il faut le montrer. J’ai comme voisins le groupe Na Hapa Mele, qui joue de la musique hawaiienne. J’ai eu ce déclic du concert », a ajouté Moetai Brotherson sur TNTV.
Un collectif d’une vingtaine d’artistes se produira donc avec l’aide du Pays ce samedi 19 août sur la scène du Grand théâtre, pour un concert de soutien aux victimes des incendies qui ont ravagé Lahaina, sur l’île de Maui. Ticket-pacific.pf a mis gracieusement à disposition sa plateforme : les places y seront mises en vente prochainement, et il sera aussi possible d’y faire des dons, en plus du prix du billet. Les recettes seront bien sûr reversées intégralement aux sinistrés, dont une partie à destination des Tahitiens de Lahaina qui ont dû être évacués.
« Plusieurs partenaires ont déjà annoncé leur soutien à cette initiative » précise le chef du gouvernement, qui annonce une vingtaine d’artistes sur scène. Natura Jam, Eto, Kailoa, Nohorai Temaiana, Tapuarii Laughlin, Maruao, Eono, Tinalei, Na Hapa Mele, Weena Temauri, Eva Ariitai… À ces « premiers embarqués sur le va’a de la solidarité » devraient s'ajouter beaucoup d’autres. « Ce sont nos cousins, quelques-uns d’entre nous ont de la famille qui habite par là-bas » a d’ailleurs rappelé Moetai Brotherson.
« Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie tient à apporter à la population hawaïenne tout son soutien et sa solidarité. Il présente également ses plus sincères condoléances à toutes les familles endeuillées à la suite de ce terrible événement » a déclaré de son côté l’exécutif calédonien qui profite pour lancer un appel à la responsabilité : « Cette catastrophe humaine et naturelle nous rappelle l’importance de la prévention et de la lutte contre les incendies ».
« Avec le retour cette année du phénomène climatique El Niño, la Nouvelle-Calédonie est plus que jamais vulnérable face à de tels événements qui engendrent quasi systématiquement des déplacements de populations, des risques de rupture d’accès à l’eau, une destruction de la faune et de la flore et la mobilisation de moyens matériels et humains conséquents » ajoute-t-on.
Le tragique bilan humain de ces incendies, les plus meurtriers en plus d’un siècle aux États-Unis, dépasse désormais la centaine de mort. Et ce chiffre devrait encore s’alourdir puisque les secouristes « ont encore beaucoup de terrains à couvrir. Ils n'ont examiné qu'un peu plus d'un quart de la zone », a expliqué mardi soir le gouverneur de l'archipel, Josh Green. Des centaines de personnes sont encore portées disparues. Parmi elles, certaines sont progressivement localisées par leurs proches à mesure que les communications se rétablissent sur Maui, mais d'autres viendront inévitablement rejoindre les rangs des victimes de la tragédie.
À Lahaina, qui comptait 12 000 habitants avant la catastrophe, la recherche des corps est laborieuse. Le feu a été si intense dans cette ex-capitale du royaume d'Hawaii qu'il a fait fondre le métal : plus de 2 000 bâtiments ont été détruits et beaucoup d'habitations ont tout simplement été réduites en cendres. Les proches de personnes disparues sont encouragés à faire un test ADN pour faciliter l'identification des cadavres, souvent méconnaissables. Une morgue mobile est arrivée sur l'île de Maui mardi, avec du personnel du ministère américain de la Santé, a constaté un photojournaliste de l'AFP. De quoi permettre de faciliter l'identification des victimes.
Le président Joe Biden a promis mardi de se rendre à Hawaï « dès que possible » avec son épouse Jill. « Je veux être sûr que nous ne perturberons pas les opérations de secours », avec la logistique d'un déplacement présidentiel, a expliqué le démocrate de 80 ans, qui a signé une déclaration de catastrophe naturelle rapidement pour financer les secours et les efforts de reconstruction.

Avec Radio 1 Tahiti et AFP