Enseignement supérieur : Jean-Paul Pastorel, nouveau président de l’Université de Polynésie française, réfléchit à la création d’une école de management

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Enseignement supérieur : Jean-Paul Pastorel, nouveau président de l’Université de Polynésie française, réfléchit à la création d’une école de management

Jean-Paul Pastorel est depuis ce lundi le successeur de Patrick Capolsini à la présidence de l’Université de la Polynésie française qui rassemble 3 300 élèves et 330 enseignants. Son mandat est de poursuivre la transformation de l’offre de formation initiale et continue de l’UPF. Il dit aussi réfléchir à la création d’une « école universitaire de management » et d’une filière des métiers de la mer, toujours pour mieux répondre aux besoins du pays. Un sujet de notre partenaire Radio 1 Tahiti.

Changement de la garde à l’UPF, où Jean-Paul Pastorel a été élu président ce lundi. Il prend ainsi la suite de Patrick Capolsini en poste depuis 2017. Jean-Paul Pastorel est professeur des universités en droit public. Titulaire d’un doctorat en droit obtenu à l’Université Paris-Panthéon-Assas, il avait été chargé de cours à Paris VIII, puis à l’université Antilles-Guyane, avant d’être nommé maître de conférences à l’Université de Corse.

Il est affecté à l’Université de la Polynésie française en 2005, puis promu professeur des universités, chargé de la formation continue jusqu’en 2008, et il est membre du conseil d’administration et du conseil scientifique depuis 2013. Chevalier dans l’ordre des palmes académiques depuis 2019, il est élu vice-président du CA en 2017 et réélu en 2021. Après un spécialiste de l’informatique, c’est donc un juriste qui préside l’UPF. « C’est un atout pour pouvoir gérer, pour avoir une vision un petit peu plus précise des engagements et des procédures à respecter », dit-il.

Grand connaisseur des problématiques foncières

Un juriste dont le travail a déjà marqué le territoire, puisqu’il avait été chargé par deux Gardes des Sceaux, Christiane Taubira puis Jean-Jacques Urvoas, de faire émerger des propositions à caractère législatif sur la mise en place du tribunal foncier et la sortie de l’indivision, en parallèle des propositions des parlementaires polynésiens. Le tout avait abouti à la loi du 26 juillet 2019.

Un travail, dit-il, « qui est perfectible et reste à améliorer ». Tout comme l’intelligibilité du droit en Polynésie : « C’est un chantier », reconnaît-il. « Ce sont d’ailleurs des objectifs constitutionnels. Normalement tout le monde devrait pouvoir connaître la loi et le droit applicables, c’est la moindre des choses. Mais je dois avouer que c’est compliqué en Polynésie. »  C’est ainsi qu’il a participé à la compilation parue en 2022« Code civil applicable en Polynésie française ».

Jean-Paul Pastorel a également organisé de nombreux colloques (finances publiques et codification en 2025, modernisation et codification du droit polynésien des finances publiques en 2024, la protection de l’emploi local en Polynésie française en 2023, …) et il est l’auteur de plusieurs ouvrages et de nombreuses publications en contentieux administratif et en droit des collectivités territoriales et des territoires périphériques de la République.

Une « université de proximité »

L’UPF, avec ses 3 200 étudiants et un peu plus de 300 enseignants, n’est pas appelée à grandir en taille, « parce que la démographie va plutôt se traduire par une stagnation des effectifs », dit son nouveau président. Il souligne également la spécificité de l’UPF, qui accueille davantage d’élèves issus de bacs professionnels et technologiques qu’en Hexagone, et qui peut servir de passerelle pour accéder à des cursus ou des emplois plus intéressants, « même si au niveau des statistiques ça nous dessert un peu, parce qu’on va dire oui, mais vous avez un taux d’échec en première année un peu plus important ».

Une nouvelle filière tournée vers la mer

L’Université de la Polynésie française s’est engagée, en 2022, dans un projet de transformation des formations et des collaborations avec les universités du Pacifique. « C’est un vrai programme de transformation de l’université pour la rendre plus attractive, avec des formations tournées vers des métiers d’avenir, sur les grandes transitionssur les sciences pour l’ingénieur, avec toutes les problématiques qui se posent et tous les défis qu’il faut relever. »  

Jean-Paul Pastorel parle de poursuivre la transformation en faisant rentrer à l’UPF les métiers tournés vers la mer, en partenariat avec les organismes de recherche nationaux présents sur le territoire.  « Donc là, il y a des diplômes et des formations soit qui ont déjà été mises en œuvre, soit qu’on est en train de préparer et de proposer dans notre future offre de formation pour que l’université soit aussi plus inclusive, plus professionnalisante et aussi plus ouverte sur la société et puis à l’international. »

L’université travaille aux partenariats avec les universités du bassin Pacifique, dans l’objectif d’offrir aux étudiants un « double diplôme ». L’ouverture à l’international supposera, dit-il, de réserver certains des logements étudiants en projet aux élèves venus d’ailleurs.

Une école universitaire de management 

Jean-Paul Pastorel envisage aussi la création d’un institut d’administration des entreprises, à la fois en formation initiale et en formation continue : « Je crois que là où il faut aussi qu’on arrive à être un peu performants, c’est avoir des formations qui soient vraiment en lien avec les besoins du pays et qui soient professionnalisantes. Donc on a pensé dans notre équipe à une école universitaire de management, qui permet de proposer des programmes de formation adaptés au monde de l’entreprise ici, parce qu’il y a des besoins, que ce soit en management, GRH, en comptabilité. » 

Alors que le Pays prépare une nouvelle réforme de la profession de comptable libéral, il rappelle : « On a un beau parcours comptabilité, contrôle audit, par exemple, au niveau d’un master. »

Caroline Perdrix pour Radio 1 Tahiti