Le Comité d’organisation des Jeux olympiques a réuni samedi sa « Convention des volontaires », premier pas d’un parcours de plus de trois mois pour 265 jeunes -et moins jeunes- sélectionnés parmi 850 candidatures. Des cérémonies aux contrôles antidopage, en passant par la logistique, le numérique ou la déco, ils viendront en soutien d’une bonne partie des missions du COJO. Une expérience professionnelle, humaine, mais surtout l’occasion de passer un bon moment. C’est en tout cas le ton qu’a donné cette première journée très animée. Reportage de notre partenaire Radio 1 Tahiti.
Ambiance de camp de vacances et de « team-building », ce samedi en Polynésie française. Le comité d’organisation des JO (COJO) avait convoqué une « Convention des volontaires ». La « première grande étape » dans le parcours ces 265 bénévoles, sélectionnés parmi plus de 850 candidatures polynésiennes, et qui pourront, en juillet, apporter leur pierre à l’édifice de l’épreuve de surf de Teahupo’o.
Tout le monde n’avait pas pu faire le déplacement ce samedi, mais Barbara Martins-Nio, représentante locale du COJO Paris 2024, se satisfait des 160 volontaires présents, qui enchaînent les présentations des épreuves, des équipes ou de l’organisation. « Beaucoup de sélectionnés sont des jeunes polynésiens qui étudient en ce moment en métropole, et reviendront au mois de juin », rappelle la directrice du site de Tahiti, entourée de l’équipe du COJO au grand complet.
Sur la scène, entre les explications, les chants et les animations rythmées, on projette une vidéo de Tony Estanguet enregistrée spécialement pour les volontaires de Tahiti, suivie de messages, à distance eux-aussi, de Nahema Temarii ou Vaimalama Chavez. Michel Bourez, lui, est bien là, torche olympique à la main, comme le patron de la fédération de surf Max Wasna et le président de la Polynésie Moetai Brotherson, qui saluent tous l’engagement de ces bénévoles… Et leur motivation, qui s’entend de loin dans le quartier. « Ils sont vraiment à fond, ça fait plaisir à voir », sourit le président.
Une expérience « humaine », mais aussi professionnelle
Pour les responsables, qui travaillent depuis des mois à l’organisation, « la rencontre des volontaires, c’est vraiment le début des Jeux ». Et pour cause, de l’arrivée des athlètes aux cérémonies des médailles, de la décoration du site aux contrôles antidopage, en passant par le numérique ou l’orientation des officiels et du public, ces bénévoles seront « en soutien » de la plupart des missions de l’organisation.
C’est d’ailleurs « un peu ce qui les a attirés », explique Jérémy Talarmin, coordinateur des volontaires pour le COJO, qui insiste sur « l’expérience qu’il y a à en tirer ». « Ça couvre plein de métiers : du sport, du transport, du people management -des volontaires qui vont gérer d’autres volontaires-, la gestion des déchets, la logistique… Il y a de tout, ça sera une vraie formation pour eux, et ils auront à la fin un diplôme certifié, avec un type de NFT, qu’ils pourront remettre dans leur Linkedin et leur CV. »
Dans les rangs des volontaires, qui suivent, l’après-midi des ateliers de formation avec leur équipe d’affectation, on ne pense pourtant pas beaucoup à sa carrière. « Les JO, c’est un truc énorme et il y en a une partie qui se fait chez nous », explique une étudiante de l’UPF, qui n’a pas hésité à candidater. « Ça serait dommage de les rater, et de les suivre à la télé ». La récompense ? « D’y être en vrai, de voir peut-être les grands surfeurs de près… Et puis la tenue, au pire ! », répond un autre.
Quatre t-shirts, deux pantalons, une paire de chaussures, une veste, un bob, une sacoche, un sac pour ranger le tout, sans compter les quatre paires de chaussettes roses ou bleues, pour lesquelles les volontaires polynésiens « auront peut-être une dérogation »… La présentation de cette panoplie, qui sera distribuée à chaque volontaire, a été très applaudie. « Mine de rien, ça fait un beau souvenir », note Jérémy Talarmin.
Pour une bonne partie des sélectionnés -majoritairement dans la vingtaine- cette Olympiade sera la première qu’ils suivent de si près. D’autres ont plus d’expérience, comme André Rossignol, doyen des volontaires de Polynésie à 83 ans. Cet ancien montagnard, installé depuis 18 ans en Polynésie, avait vu s’organiser les Jeux d’hiver de 1968 à Grenoble, mais surtout a déjà été volontaire lors de ceux d’Albertville en 1992. « Une très bonne expérience », se rappelle-t-il, et une expérience avant tout « humaine ».
L’octogénaire, pas avare en anecdotes, se souvient par exemple avoir aidé un skieur sénégalais lors d’une descente où il « s’était explosé dans la neige », et avoir plus tard échangé et « fait la fête » avec lui lors de la cérémonie de clôture. « Ce qui m’intéresse, c’est de participer, de rencontrer des gens qui sont aussi motivés que moi, et puis passer le message pour dire qu’on n’est jamais trop vieux », explique-t-il. « Là je ne connaissais pas beaucoup de gens, mais on a tous un point commun, c’est de vouloir rendre service pour que ces Jeux soient une réussite ».
Des ponts entre les JO et Tahiti 2027
Pas d’inquiétude pour la centaine de volontaires qui ont raté la session. Il ne s’agissait là que du premier pas d’un parcours de plus de trois mois, et les informations et plannings -qui restent à valider- seront quoiqu’il arrive disponibles en ligne. « À partir de la fin du mois d’avril, tout le contenu sera disponible en e-learning sur la plateforme des volontaires Paris 2024. Ils pourront repasser les formations, les reconsulter », reprend Barbara Martins-Nio. « Et à partir du mois de juin, on les reconvoque sur site pour leur présenter leur lieu de mission, qu’ils puissent repérer les lieux et se sentir à l’aise le jour J ».
La journée aura aussi été l’occasion pour un autre comité d’organisation, celui des jeux de Tahiti 2027, de se faire connaître auprès de potentiels bénévoles. « On aura besoin de vous, on aura besoin de tout le monde », lance sur scène Noelline Parker, sa présidente, très à l’aise dans l’animation de foule. Les deux événements ont beau se passer à trois ans d’intervalle, ils sont liés dans leur organisation : une convention doit être signée avec le COJO prochainement pour échanger « de l’expérience, des compétences », mais aussi du matériel voire du personnel.
Charlie René pour Radio 1 Tahiti