Démographie : Le population polynésienne en augmentation d'1% depuis 2017

(crédits Outremers360)

Démographie : Le population polynésienne en augmentation d'1% depuis 2017

Les premiers résultats du recensement 2022 en Polynésie ont été présentés ce matin. La population légale est de 278 786 habitants, domiciliés à 75% à Tahiti et Moorea. Le solde migratoire accuse un déficit de 6 500 personnes. L’Institut local de la Statistique (ISPF) donnera les résultats de l’exploitation plus fine des données recueillies à partir de septembre 2023. Un sujet de notre partenaire Radio 1 Tahiti. 

On compte 278 786 habitants en Polynésie française. C’est ce qu’on appelle la population légale, qui sert de base aux politiques publiques. A ce chiffre il convient de rajouter 4 361 personnes « à cheval » entre deux communes (par exemple, les étudiants des îles qui vivent à Tahiti), pour une population totale de 283 147 habitants. La population légale a donc connu une augmentation de 1% sur 5 ans, soit 570 individus supplémentaires par an. « La population augmente, mais de moins en moins vite », résume Nicole Cadenel, cheffe de la mission de l’INSEE. Ce ralentissement est observé depuis le milieu des années 2000.

La répartition par archipels évolue peu : 75,3% de la population vit aux îles du Vent, Tahiti et Moorea (+1,3% en 5 ans). Celle des Îles Sous-le-Vent augmente de 1,7%, celle des Marquises de 1,4%. En revanche la population des Tuamotu baisse de 0,9% – un effet de la fermeture de nombreuses fermes perlières – et celle des Australes chute de 5,3% ; c’est à Rurutu qu’on constate la plus forte baisse, avec -12%.

Le recensement recèle également des données sur les mouvements entre communes d’une même île. À Tahiti, les communes de Papeete, Pirae et Mahina accusent une baisse du nombre de leurs habitants, tandis que toutes les communes de l’Est de l’île sauf Pueu voient leur population augmenter, particulièrement à Mahaena, Faaone, Afaahiti et Papeari. À Moorea, la population a augmenté de 2% en 5 ans, et les communes  de Papetoai et Haapiti perdent des habitants au profit de Paopao et Afareaitu.

Les sans-abri sont également recensés, avec l’aide des associations qui s’en occupent. Et leur nombre a pratiquement doublé en 5 ans, passant de 190 en 2017 à 360 en 2022. Le recensement compte aussi les personnes « mobiles » : à ce titre, on recense 450 personnes qui vivent sur des voiliers, contre 250 en 2017. Enfin, le nombre d’habitants par logement continue de décroître, conséquence de la tendance à la décohabitation entre générations : en moyenne, chaque logement abrite 3,3 personnes.En revanche, alors qu’il en existait très peu en 2017, on compte aujourd’hui plus d’une vingtaine de structures d’accueil pour personnes âgées.

Un solde migratoire déficitaire de 6 500 personnes

Depuis 1988, le « solde naturel » de la population est en baisse : il y a plus de décès que de naissances. La surmortalité attribuable au covid est de 595 personnes, principalement en 2021. Il en résulte un taux d’accroissement naturel qui n’est plus que de 0,7%. Par ailleurs, il y a plus de personnes qui quittent la Polynésie que de personnes qui y arrivent, c’est ce qu’on appelle le « solde migratoire », et il est en déficit de 6 500 personnes. C’est plus qu’en 2017 (5 000 personnes), mais moins qu’en 2012 (7 600 personnes).

Des évolutions à prévoir dans les communes

Le recensement est une obligation régalienne, c’est donc l’État qui en assume la conduite en envoyant un chef de mission de l’INSEE, et qui en assume aussi le coût (330 millions de Fcfp). Car de ces chiffres dépendent les politiques publiques, notamment les dotations globales aux communes, le mode de scrutin ou le nombre d’élus dans les conseils municipaux et le montant de leurs indemnités. 

En 2022, trois communes franchissent un seuil : Taputapuatea dépasse les 5 000 habitants, et son conseil municipal passera, en 2026, de 27 à 29 élus. Makemo passe sous les 1 500 habitants, le nombre de ses élus sera réduit de 19 à 15, et Rapa compte désormais moins de 500 habitants, ses élus ne seront plus que 11 au lieu de 15, et leur indemnité sera revue à la baisse. En revanche, aucune commune ne franchit le seuil de 1 000 habitants qui conduirait à un changement de mode de scrutin. Autre enseignement, ces nouveaux chiffres n’auront pas d’incidence sur le déroulement des élections territoriales.

Reste aux personnels de l’Institut de la statistique de Polynésie français (ISPF) à poursuivre l’exploitation des données recensées, pour des analyses plus fines qui seront présentées à partir du mois de septembre prochain.

Caroline Perdrix pour Radio 1 Tahiti