À l’approche du carnaval, plusieurs groupes à peaux s’inquiètent d’un manque de moyens pour assurer la sécurité de l’évènement. Dans une lettre ouverte, ils interpellent le préfet et envisagent de ne pas défiler si les conditions de sécurité ne sont pas garanties. Un sujet de notre partenaire RCI Guadeloupe.
La violence en Guadeloupe pourrait-elle menacer le bon déroulement du carnaval ? À quelques semaines de l’événement, plusieurs groupes à peaux (voir en fin d'article) dénoncent un manque de moyens en matière de sécurité.
Le président du Mouvman Kiltirel Mas Ka Klé, Jean-Michel Samba, se dit prêt à ne pas défiler à Pointe-à-Pitre, si la sécurité de son groupe n’est pas garantie : « On ne peut plus fermer les yeux. Je ne mettrai pas 400 fouettards en danger. Il faut dénoncer les choses. Nous prenons nos responsabilités. On ne peut pas nous reprocher de ne pas être organisés. Nous avons un service de sécurité et de santé. On cadre notre groupe. On a un règlement que les gens respectent ».
Il réclame notamment un renforcement des moyens des forces de l’ordre : « Je suis sûr que les forces de l'ordre qui sont en fonction souffrent de ce manque de moyens ».
Une lettre ouverte au préfet
Les groupes à peaux, accompagnés du Kolektif Mas Kiltirel, ont adressé une lettre ouverte au préfet, publiée dans le journal France-Antilles. Ils estiment que les conditions de sécurité ne sont pas réunies, compte tenu de l’ampleur de l’événement.
Le premier vice-président du groupe Klé La, Jean-Jacques Elmudési, dénonce un dispositif insuffisant : « Lors d’une émission télé, le sous-préfet nous a indiqué que 60 policiers seraient mobilisés pour un dimanche de carnaval, alors que ce sont entre 10 000 et 20 000 personnes qui viennent regarder. On se dit que les moyens sont insuffisants. On s’est même demandé si la Guadeloupe était un département comme les autres ».
Cette année, malgré une présence massive et une collaboration interservices (police nationale, sapeurs-pompiers, Samu, gendarmerie, police municipale et associations), ainsi que l’utilisation de drones, plusieurs incidents graves ont été signalés.
Gabrielle Bellay Povia et Ludovic Clerima pour RCI Guadeloupe
- Carnaval en Guadeloupe : les groupes à caisses claires et les groupes à peaux :
Dans le carnaval en Guadeloupe, il y a plusieurs types de groupe qui défilent. En premier lieu, les groupes à caisses claires en référence aux instruments utilisés par les musiciens. Ensuite, il y a les groupes à peaux (ou "po" ) qui s’appuient sur des instruments traditionnels et locaux : tambour fait en peau de cabri, conque de lambi, fouet fait avec un arbre local.
Les groupe à peaux se définissent comme les héritiers du carnaval authentique guadeloupéen. D’ailleurs, ils ne défilent pas en même temps que les groupes à caisses claires. Ils apparaissent toujours en fin de soirée, vers 23h-minuit, selon leur propre parcours, et attirent des centaines voire des milliers de personnes.
Pour en savoir plus : Carnaval 2017: Guadeloupe, l’autre carnaval























