Programme mondial lancé par l’UNESCO, localement mis en œuvre par l’Agence Néo-Calédonienne de la Biodiversité et l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), le projet ADNe vise à collecter des échantillons d’ADN environnemental (ADNe) sur différents sites marins de Nouvelle-Calédonie inscrits au patrimoine mondial afin d’évaluer leur biodiversité.
Première journée de formation et de collecte prévue lieu le 1er mars 2023 à Pouébo, en présence de gestionnaires, mais aussi d’élèves, associations et comités de gestion du patrimoine mondial qui participeront aux missions de prélèvement du programme ADNe.
La méthode de l’ADNe, non-invasive, consiste à rechercher les traces d’ADN laissées par les organismes dans leur environnement, tel que l’eau, le sol, ou l’air. Dans les océans, la technique consiste à filtrer de l’eau et à identifier les espèces présentes grâce à l’ADN provenant des fragments de peau, de mucus et autres cellules laissées par les organismes marins. Les scientifiques et les populations locales participeront à la collecte d’échantillons d’eau de mer, provenant de certains sites marins du patrimoine mondial.
Le projet lancé par l’UNESCO veut faire un bilan et d’assurer la préservation des sites marins inscrits au patrimoine mondial, à la valeur universelle exceptionnelle. Le changement climatique a des conséquences fortes et observées sur le comportement et la répartition de la vie sous-marine. Face à cet enjeu, l’UNESCO a lancé en avril 2022 un projet mondial consistant à réaliser la première évaluation de la biodiversité des sites marins inscrits au patrimoine mondial en utilisant une méthode innovante, l’ADN environnemental.
Lancé au début de la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service d’un développement durable (2021-2030), ce projet de deux ans permettra de comprendre les tendances mondiales, de fournir des informations sur les efforts actuellement déployés pour protéger les écosystèmes marins, et d’être en mesure de pouvoir garantir leur protection pour les générations futures.
Le programme permettra de mesurer la vulnérabilité des poissons face au changement climatique et leur biodiversité, en particulier ceux qui figurent sur la liste rouge des espèces menacées de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Les effets de ce changement sur la répartition et les mouvements migratoires des poissons au sein des sites marins du patrimoine mondial seront également étudiés
En Nouvelle-Calédonie, le projet est piloté par Laurent Vigliola de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), avec l’appui de l’Agence Néo-Calédonienne de la Biodiversité en tant que coordinateur de la gestion du Bien à l’échelle Pays. Les échantillonnages seront réalisés en 2023 au sein des sites marqués « Lagons de Nouvelle-Calédonie : diversité récifale et écosystèmes associés », inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Vingt-cinq échantillons d’eau de mer, soit 4 échantillons par zone identifiée.
Enfin, l’un des objectifs du projet est d’engager la population locale et de sensibiliser à l'importance de protéger ce site exceptionnel inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ainsi, la population locale sera impliquée dans l’échantillonnage avec une participation d’élèves et de membres de comités de gestion lors des prélèvements après une formation préalable d’une demi-journée.
Damien Chaillot