Avenir institutionnel en Nouvelle-Calédonie : Un accord « encore loin », mais « la méthode est bonne » et « on progresse »

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Avenir institutionnel en Nouvelle-Calédonie : Un accord « encore loin », mais « la méthode est bonne » et « on progresse »

La première phase des discussions sur l’avenir institutionnel s’est achevée ce vendredi. Un document de synthèse a été remis par Manuel Valls aux délégations, et servira de base de travail à un nouvel accord. Si les points de divergence restent nombreux, les formations politiques louent la méthode employée et se font l’écho de « rapprochements » notables. Explications de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.

C’est une première étape décisive vers un accord politique pour l’avenir de la Nouvelle-Calédonie qui a été atteint, vendredi 28 février. Car au-delà d’avoir acté le retour, après des années de tensions, des indépendantistes et des non-indépendantistes autour d’une même table, les trois jours de discussions orchestrés par Manuel Valls et conclus vendredi soir ont été, selon tous les participants, « constructifs ».

« La méthode est bonne, Valls gère ça très bien, il prend le temps d’écouter tout le monde », salue Gil Brial, membre de la délégation des Loyalistes. Les échanges ont été parfois « durs », mais « les choses ont été dites de façon correcte, il n’y a pas eu de clash », rapporte ce dernier.

« On progresse »

« Ce qu’on peut retenir de ces 3 jours de discussion c’est, au-delà de s’être retrouvés autour de la même table, de s’être dit les choses avec beaucoup de sincérité », a également souligné Sonia Backès, cheffe de file des Loyalistes, dans une publication sur ses réseaux sociaux. « Ça a été parfois tendu, il y a eu quelques empoignades, mais dans l’ensemble ça s’est bien passé », abonde Victor Tutugoro, de la délégation Union pour l’indépendance (UNI).

Les trois thématiques fixées en début de semaine par le ministre des Outre-mer (lien avec la France, gouvernance, contrat social) ont été abordées par les partenaires. Si un consensus se dessine sur une partie des sujets, les divergences sont encore fortes en ce qui concerne les thèmes plus clivants. « Sur le statut de la Nouvelle-Calédonie ou le droit à l’autodétermination par exemple », révèle Gil Brial.

« Concernant le lien avec la France, c’est forcément compliqué, on est d’accord sur un certain nombre de transitions, mais on reste des indépendantistes et eux des non-indépendantistes », fait remarquer Victor Tutugoro. « Il y a des sujets où on sent que le rapprochement des positions est à notre portée, et d’autres où cela paraît encore compliqué. Mais l’important c’est qu’on progresse », signale également Sonia Backès.

Manuel Valls de retour courant mars

Et maintenant ? « On va continuer à travailler sur nos arguments et ceux du camp d’en face », explique Gil Brial. Le ministre des Outre-mer a remis un document de synthèse à l’ensemble des délégations, vendredi soir. « Il reprend ce qui a été mis sur la table par les différentes formations politiques ces trois derniers jours, accompagné des orientations de l’État », poursuit l’élu loyaliste.

Sur les sujets où les deux camps ne sont pas parvenus à se mettre d’accord, « deux-trois hypothèses sont formulées par l’État, sur lesquelles on doit se mettre d’accord entre nous », dévoile Victor Tutugoro. « C’est là où on va vraiment rentrer dans le dur », reprend Gil Brial. « Les prochains jours vont servir à creuser les questions posées, qu’elles soient d’ordre politique, juridique, financière ou technique », ajoute Sonia Backès.

Manuel Valls a annoncé son intention de revenir dans le courant du mois de mars pour une nouvelle phase de discussions. D’ici là, les formations politiques calédoniennes sont chargées de se rapprocher d’un consensus sur tous les sujets. Pour le député Nicolas Metzdorf, « nous sommes encore loin d’un compromis politique mais nous avons arrêté de nous en éloigner ».

Baptiste Gouret pour Les Nouvelles Calédoniennes