La Convention des partenaires de Nouvelle-Calédonie s'est conclue ce vendredi sur la constitution de groupe de travail qui devront pencher sur des thématiques allant du politique à l’identitaire en passant par l’économie, pour définir l’avenir institutionnel de l’archipel calédonien.
« Cette première réunion marque aujourd’hui le début des discussions sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie au terme du processus politique défini dans l’accord de Nouméa » a déclaré la Première ministre Élisabeth Borne à l’issue de la Convention des partenaires, ce vendredi à Matignon. « Le processus de définition d’un projet pour la Nouvelle-Calédonie est désormais engagé ».
Parmi les conclusions de cette Convention : l’installation prochaine, à l’occasion du déplacement des ministres Darmanin et Carenco fin novembre ou début décembre, de groupes de travail autour de thématiques « au-delà des seules questions institutionnelles ». Élisabeth Borne cite l’égalité des chances et la cohésion sociale, le développement économique et l’emploi, le nickel, la souveraineté foncière, alimentaire et énergétique, la transition énergétique, les valeurs, l’identité commune, la réconciliation et l’intégration et le rayonnement régional. En somme, « les sujets vitaux pour l’avenir des Calédoniens ».
« Ces thématiques et ce format pourront être discutés et enrichis avec les partenaires absents » a ajouté la Première ministre, estimant que le processus institutionnel « ne peut aboutir que si toutes les forces politiques y contribuent ». Élisabeth Borne fait naturellement référence à l’absence des indépendantistes. Seul Jacques Lalié a fait le déplacement, en tant que président de la province des Îles.
Conclusion à la mi-2023
« La conclusion de ces travaux, nécessaires à l’élaboration du projet d’avenir de la Nouvelle-Calédonie, est attendue mi-2023 », a-t-elle ajouté. Ces groupes seront « organisés » depuis Nouméa par le haut-commissaire, et « les travaux de la convention respecteront les légitimités et les compétences de chacun. Ainsi, les questions institutionnelles feront l’objet d’échanges dans un format politique ad hoc ».
Autre annonce : le lancement de l’audit sur la décolonisation, « qui évalue l’accompagnement de la Nouvelle-Calédonie par l’État depuis 1988 au regard du droit international ». En outre, un bilan de l’accord de Nouméa, sur le transfert des compétences par l’État et leur exercice par la Nouvelle-Calédonie et les provinces sera réalisé « pour éclairer les travaux de la convention des partenaires ».
Sur place, les non-indépendantistes ont d’une seule voix salué la mise en place de « d’un calendrier et d’une méthode de travail ». Virginie Ruffenach, présidente du groupe Avenir en Confiance au Congrès, espère que la visite prochaine des ministres Carenco et Darmanin « sera l’occasion de faire venir nos camarades indépendantistes ». « On a obtenu ce qu’on pouvait obtenir de mieux compte tenu de l’absence des indépendantiste » a ajouté Nicolas Metzdorf, député Renaissance.
« Chacun a pu définir ses thématiques prioritaire » a poursuivi le député, qui évoque un « consensus » final sur ces thématiques. « Le mieux est d’avancer avec les indépendantistes » a-t-il insisté. « Ce que les Calédoniens voulaient c’est de la visibilité, et on en a obtenu aujourd’hui », déclare Sonia Backes, secrétaire d’État à la Citoyenneté mais aussi présidente de la province Sud calédonienne. Pour l’élue non-indépendantiste, cette convention des partenaires est « le premier jour » vers la sortie de l’accord de Nouméa.
Pour l’autre député calédonien, Philippe Dunoyer, l’audit sur la décolonisation et le bilan de l’accord de Nouméa vont « nous instruire et nous aider à prendre les bonnes décisions ». Enfin, le président de la CCI David Guyenne s’est félicité de l’invitation envoyée aux représentants de la société civile, une première dans le dossier calédonien et les échanges entre les partenaires politiques et l’État. Reste à savoir ce que penserons les partis et mouvements indépendantistes et kanak des conclusions et annonces de cette Convention.