Le sommet entre les États et territoires insulaires du Pacifique et les États-Unis s’est ouvert ce mercredi à Washington. Une première journée dédiée notamment au « développement social et humain », aux « relations économiques et commerciales » et à « la lutte contre le changement climatique », explique un communiqué de la présidence de la Polynésie. D’après Reuters, un partenariat entre les îles du Pacifique et les États-Unis serait conclu à l'issu de ce sommet.
Îles Cook, États fédérés de Micronésie, Fidji, Îles Marshall, Nouvelle-Calédonie, Papouasie Nouvelle-Guinée, Polynésie française, Samoa, Tonga, Tuvalu, Îles Salomon, Vanuatu, Kiribati, Nauru ou encore les Palaos : une quinzaine de chefs d’États ou territoires, ou ambassadeurs sont réunis à Washington ce mercredi 28 et jeudi 29 septembre pour un sommet historique entre la région Pacifique et les États-Unis. Une initiative diplomatique et surtout géopolitique face à l’influence croissante de la Chine dans la région.
Les échanges ont démarré mercredi par un déjeuner de travail portant sur le développement social et humain présidé par le Secrétaire d’État américain, Antony Blinken, puis se sont poursuivis sur les relations économiques et commerciales américano-Pacifiques sous l’égide de la ministre américaine au Commerce, Gina Raimondo, avant de terminer par les questions relatives à la lutte contre le changement climatique menées par l’envoyé spécial du Président Biden pour le climat, John Kerry. Les directrices et directeurs des agences gouvernementales américaines (USAID, NOAA…) concernés ont également participé, rapporte le communiqué de la présidence polynésienne.
D’après l’agence Reuters, les États-Unis et les îles du Pacifique devraient conclure un partenariat représentant un investissement de 860 millions de dollars, soit près de 893 millions d’euros, dans des programmes élargis pour les îles du Pacifique, s’ajoutant aux 1,5 milliards de dollars fournis au cours de la dernière décennie. Une annonce confirmée par Anthony Blinken dans son discours d’ouverture, assurant que les États-Unis et le Pacifique ont une « vision partagée de l'avenir et une détermination à construire cet avenir ensemble ».
Cette vision partagée « reconnaît que ce n'est qu'en travaillant ensemble que nous pourrons réellement relever les plus grands défis de notre temps, auxquels sont confrontés tous nos citoyens », a ajouté Anthony Blinken, citant la crise climatique, les urgences sanitaires, la promotion des opportunités économiques et la préservation d'un « Indopacifique libre et ouvert » où chaque nation, quelle que soit sa taille, « a le droit de choisir sa propre voie ». Selon le projet non signé de la déclaration, que Reuters s’est procuré, les dirigeants se disent résolus à renforcer leur partenariat et partagent la vision d'une région où « la démocratie pourra s'épanouir ».
Le projet souligne aussi l'importance de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et de la liberté de navigation et de survol, tout en condamnant la guerre de la Russie en Ukraine. Il déclare également que les États-Unis restent déterminés à répondre aux préoccupations environnementales et sanitaires des Îles Marshall, sans mentionner spécifiquement l'héritage des essais nucléaires américains dans les années 1940 et 1950. D’après un officiel américain, Washington reconnait le manque d’attention portée aux îles du Pacifique et se rattraperait en proposant « de nouvelles initiatives » assortis d’investissements importants.
« Je sais que nous pouvons tous apprécier l'opportunité offerte à chacun d'avoir un dialogue tourné vers l'avenir » a déclaré Henry Puna, Secrétaire général du Forum des Îles du Pacifique. « Nous allons sécuriser et construire un partenariat qui soutiendra la réalisation de la vision et des ambitions de nos dirigeants telles que décrites dans la stratégie 2050 ». De son côté, le président de la Polynésie française Édouard Fritch a rappelé l’impérieuse nécessité de protéger, de préserver et de gérer les Océans pour assurer le développement durable des Pays de la région. Il a également exposé l’engagement de la Polynésie française sur cette question et la vision qui y a présidé.
Ce jeudi se tiendra un déjeuner au Congrès américain à l’invitation de la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, suivi par une réunion avec le président américain, Joe Biden, sur l'importance stratégique du Pacifique et l'avenir des relations américano-pacifiques. Il est entendu que la discussion en face-à-face avec le président Joe Biden ressemblera à une retraite des dirigeants du Forum, réservée aux membres à part entière du Forum, parmi lesquels la Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie.
Les dirigeants seront enfin invités à un dîner présidentiel à la Maison Blanche pour clôturer officiellement le programme de ce premier sommet historique entre le Forum du Pacifique et les États-Unis. Une déclaration sera publiée à l’issue du sommet.