La maire de Paris, Anne Hidalgo, rendra un « hommage particulier à la Nouvelle-Calédonie » ainsi qu’aux communards déportés sur l’archipel à partir de 1872, ce jeudi 18 mars, à l’occasion des 150 ans de la Commune de Paris. La cérémonie aura lieu au square Louise Michel dans le 18ème arrondissement.
Pour l’occasion, « la nouvelle allée de l’Île des Pins sera inaugurée, avec la présentation de l’araucaria du souvenir, en mémoire de Louise Michel et des déporté(e)s. Cet événement marquera le début de la programmation culturelle et mémorielle dédiée aux 150 ans de la commune », indique un communiqué de la Mairie de Paris. « L’Île des Pins est aujourd’hui un haut lieu du souvenir de la Commune de Paris, et inaugurer cette promenade rendra hommage à celles et ceux qui y furent déporté(e)s, et rappellera le lien entre la Nouvelle-Calédonie et Paris », poursuit-on.
Un araucaria araucana, « arbre du souvenir », sera également planté « en mémoire de toutes les souffrances générées par le bagne, ainsi que de l’action humaniste et anticolonialiste que mena Louise Michel, pendant et à l’issue de sa captivité à Nouméa, pour la défense du peuple kanak et de sa culture ».
La Commune de Paris est une période insurrectionnelle de l'histoire de la Capitale qui dura 71 jours, du 18 mars 1871 à la « Semaine sanglante » du 21 au 28 mai 1871. Cette insurrection refusa de reconnaître le gouvernement issu de l'Assemblée nationale, qui venait d'être élue au suffrage universel masculin, et choisit d'ébaucher pour la ville une organisation de type libertaire, basée sur la démocratie directe. Selon la Mairie de Paris, cette « parenthèse » fit émerger « des droits et concepts novateurs » : « l’enseignement laïc et obligatoire, la séparation des Églises et de l’État, l’ébauche de l’égalité professionnelle hommes-femmes, le divorce par consentement mutuel… ».
Sur les 36 000 communards arrêtés, 7 500 seront déportés, dont 4 250 envoyés au centre pénitencier de l’île des Pins à partir de 1872. Parmi ces déportés en Nouvelle-Calédonie, on retrouve des « célébrités » telles que Louise Michel ou Henri Rochefort. Lors de leur amnistie en 1880, une quarantaine de familles décident de rester en Nouvelle-Calédonie.
Le président du Congrès, du gouvernement, des trois provinces, du Sénat coutumier, de l’aire Drubea Kapumë, maire de l’île des Pins en Nouvelle-Calédonie ont été invités à cette cérémonie qui aura lieu ce jeudi à 8h15, mais ne peuvent être présentes compte tenu du contexte de confinement en Calédonie et de la suspension des vols. Joël Viratelle, directeur de la Maison de la Nouvelle-Calédonie à Paris, sera présent.